Bienvenue Sur Medical Education
Lésions musculaires aiguës
Spécialité : traumatologie /
Points importants
-
Interrogatoire et examen clinique doivent permettre le plus souvent de préciser la lésion et sa gravité potentielle. Une mauvaise orientation thérapeutique dès cette phase, peut conduire à des séquelles musculaires et sportives invalidantes
-
Distinguer les lésions survenant pendant l'effort (celles qui nous intéressent) de celles qui apparaissent après l'effort (crampes, contractures, courbatures) et qui correspondent à une surcharge fonctionnelle
Présentation clinique / CIMU
INTERROGATOIRE
Présentation clinique / CIMU
INTERROGATOIRE
Tente de préciser
-
L'intensité de la douleur initiale :
- souvent comparée à un coup de poignard, un coup de pied
- n'a pas trop de rapport avec la gravité du traumatisme
- seule une douleur progressive peut évoquer une lésion « bénigne »
- La notion d'un claquement ou d'un craquement parfois audible, avec sensation de « boule »
- La notion d'un arrêt immédiat de l'activité sportive évoquant une lésion sévère. Dans les lésions moins graves, l'impossibilité d'accélérer inquiète rapidement le sportif
- Un asynchronisme dans le geste mettant en cause des muscles poly-articulaires
- Un entraînement mal conduit
EXAMEN CLINIQUE
Recherche
- Un empâtement
- Une dépression
- Une suffusion hématique
- Une zone douloureuse au sein du muscle
- Il notera s'il s'agit du classique morphotype « bréviligne hyper musclé »
Étudie l'étirement passif des muscles
- Adducteurs en abduction de hanche, blessé en décubitus dorsal
- Ischio-jambiers par la flexion de la hanche genou en extension
- Quadriceps en fléchissant le genou, patient en décubitus ventral
- Triceps par la dorsiflexion du pied, genou en extension, puis en flexion afin de tester les jumeaux et le soléaire
Teste la contraction résistée du muscle lésé
3 tableaux cliniques peuvent être retenus
-
Elongation (correspondant à l'atteinte de quelques fibres) :
- au cours de l'effort, douleur sourde, vive, soudaine avec impotence fonctionnelle modérée
- la douleur cède au repos, mais est réveillée par la mobilisation simple, contrariée
- le muscle est douloureux et il n'y a ni hématome ni ecchymose
- en quelques jours (5 à 10), l'évolution est favorable avec du repos simple
-
Claquage (atteinte d'un contingent plus ou mois important de fibres musculaires) :
- au cours de l'effort, douleur brutale, intense, syncopale, persistant au repos ; l'arrêt du sport est immédiat, le sujet boite et souffre
- la mobilisation active du membre lésé est difficile
- la palpation retrouve un point douloureux ponctuel au sein d'une zone de contracture
- une encoche peut être retrouvée au sein d'un muscle superficiel
- l'ecchymose sous-cutanée est présente de manière retardée par rapport au traumatisme
- la contraction musculaire est douloureuse
-
Déchirure musculaire partielle ou totale (atteinte du corps du muscle) :
- en plein effort, la douleur est fulgurante avec sensation de craquement
- l'impotence fonctionnelle est totale, le plus souvent immédiate, mais parfois en deux temps
-
la palpation retrouve une encoche au sein d'une ecchymose immédiate
Signes paracliniques
-
Le diagnostic des lésions musculaires ne pose pas de vrai problème
-
Par contre, l'évaluation de la gravité est source de nombreuses erreurs
IMAGERIE
Radiographie standard
- Elle aide au diagnostic différentiel (arrachement osseux au niveau de la tubérosité ischiatique +++)
Echographie
Facile à obtenir, rapide.
- Elle confirme la lésion musculaire et sa localisation
-
Elle permet :
- de suivre son évolution
- d'éliminer un certain nombre de diagnostics différentiels (phlébite +++)
- de préciser la taille d'un hématome dont le volume peut conduire à la chirurgie
IRM (doit rester exceptionnelle)
-
Elle est très utile pour faire le diagnostic des avulsions tendino-musculaires qui sont des indications chirurgicales précoces car très difficiles à traiter au stade chronique
Traitement
TRAITEMENT MECANIQUE
-
En cas de lésion bénigne (élongation) confirmée par l'échographie, un simple repos sportif suffit (10 à 15 jours) avec quelques séances de physiothérapie pour activer la cicatrisation
-
En cas de lésion plus grave (claquage ou rupture musculaire) :
-
les premiers soins consistent à prescrire glaçage, bandage élastique compressif, décharge et mise au repos pour éviter d'augmenter le saignement et par conséquent l'hématome
-
il faut faire une échographie dans les jours qui suivent le traumatisme (de préférence au 7e jour, date à laquelle l'hématome éventuel est parfaitement collecté)
-
le temps de cicatrisation est incompressible (6 à 12 semaines). La physiothérapie et la rééducation ne serviront qu'à organiser la cicatrisation pour qu'elle se fasse avec le moins de complications possible (éviter fibrose, enkystement de l'hématome, calcifications...)
-
en cas de volumineux hématome et en cas d'échec d'une ponction écho-guidée, on peut être conduit à évacuer chirurgicalement cet hématome
-
les avulsions distales du tendon du droit antérieur, les avulsions des ischio-jambiers au niveau de la tubérosité ischiatique et toutes les avulsions tendino-musculaires, quelles qu'elles soient, doivent être traitées chirurgicalement. Malheureusement, le diagnostic étant souvent tardif (fait à la fonte de l'oedème) il est souvent trop tard pour être efficace chirurgicalement et permettre une restitution « ad integrum »
-
Immobilisation
TRAITEMENT MEDICAMENTEUX
Bibliographie
-
Traumatologie à l'usage de l'urgentiste. Sous la direction de Dominique Saragaglia. Editions Sauramps Médical. 2004
- les premiers soins consistent à prescrire glaçage, bandage élastique compressif, décharge et mise au repos pour éviter d'augmenter le saignement et par conséquent l'hématome
- il faut faire une échographie dans les jours qui suivent le traumatisme (de préférence au 7e jour, date à laquelle l'hématome éventuel est parfaitement collecté)
- le temps de cicatrisation est incompressible (6 à 12 semaines). La physiothérapie et la rééducation ne serviront qu'à organiser la cicatrisation pour qu'elle se fasse avec le moins de complications possible (éviter fibrose, enkystement de l'hématome, calcifications...)
- en cas de volumineux hématome et en cas d'échec d'une ponction écho-guidée, on peut être conduit à évacuer chirurgicalement cet hématome
- les avulsions distales du tendon du droit antérieur, les avulsions des ischio-jambiers au niveau de la tubérosité ischiatique et toutes les avulsions tendino-musculaires, quelles qu'elles soient, doivent être traitées chirurgicalement. Malheureusement, le diagnostic étant souvent tardif (fait à la fonte de l'oedème) il est souvent trop tard pour être efficace chirurgicalement et permettre une restitution « ad integrum »
Bibliographie
- Traumatologie à l'usage de l'urgentiste. Sous la direction de Dominique Saragaglia. Editions Sauramps Médical. 2004
Auteur(s) : Jean-Jacques BANIHACHEMI, Dominique SARAGAGLIA