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Luxation : coude


Spécialité : traumatologie /

Points importants

  • On distingue les luxations postérieures pures, les luxations postéro-externes et les luxations postéro-internes
  • Il faut se méfier des lésions associées :
    • chez l'enfant, il faut rechercher systématiquement une fracture de l'épitrochlée qui peut s'incarcérer dans l'articulation au moment de la réduction (contrôle radiographique systématique après la réduction)
    • chez l'adulte, il faut rechercher une fracture de la tête radiale ou de la coronoïde

Présentation clinique / CIMU

SIGNES FONCTIONNELS

  • Douleur+++
  • Impotence fonctionnelle totale

CONTEXTE

Circonstance de survenue

  • Accident sportif chez le sujet jeune
  • Le plus souvent, chute sur la main ou le poignet, membre supérieur en extension, coude proche de l'extension complète
  • L'association d'une extension et d'un valgus quasi constante => donne des luxations postérieures
  • Un impact postérieur donne des luxations antérieures (fracture associée de l’olécrane d’où luxation trans olécranienne)

EXAMEN CLINIQUE

  • Le diagnostic est évident cliniquement :
    • déformation du coude avec coup de hache sus-olécranien
    • raccourcissement de l'avant-bras
    • perte des rapports osseux normaux (sommet de l'olécrane, épitrochlée, épicondyle, formant normalement un triangle isocèle sur un coude fléchi)
  • L'examen clinique recherche, comme d'habitude, les lésions vasculo-nerveuses éventuellement associées (abolition du pouls radial ou cubital, froideur du membre distal, atteinte du nerf cubital, médian ou radial)

_915 - - - Examen clinique du coude

Signes paracliniques

  • La radiographie face + profil confirmera le diagnostic et précisera le déplacement (luxation postérieure pure ou postéro-externe) et les lésions osseuses associées (tête radiale, épitrochlée, coronoïde)

Traitement

La réduction doit être effectuée en urgence

  • Classiquement celle-ci devrait être réalisée sous anesthésie générale
  • Actuellement on peut tout à fait envisager une réduction sous MEOPA ce qui permet une gestion en ambulatoire d'une telle lésion
  • La réduction doit se faire coude fléchi à 90° soit en tirant sur l'avant-bras, soit en poussant sur l'olécrane avec les deux pouces après avoir empaumé le bras avec les deux mains
  • Une radio de contrôle doit être systématiquement réalisée car les luxations qui se reproduisent pendant la réalisation du plâtre ne sont pas rares. Elle confirme la réduction et vérifie l'absence de segment incarcéré dans les interlignes huméro-ulnaire et huméro-radial
  • Le coude doit être immobilisé pendant 15 jours à 3 semaines dans un plâtre brachio-palmaire à 100° de flexion (surtout pas à 80°)

_873 - - - Plâtre brachio-antéro-palmaire

Un avis chirurgical est indispensable en cas de

  • Fracture associée
  • Instabilité immédiate sans possibilité « d'enclenchement » de la réduction
  • Irréductibilité

Devenir / orientation

CRITERES D'ADMISSION

  • Si avis chirurgical demandé

CRITERES DE SORTIE

  • Luxation réduite avec radiologie de contrôle normale et aucune complication clinique

ORDONNANCE DE SORTIE

  • Antalgiques
  • +/-AINS
  • Une radiographie doit être systématiquement réalisée après quelques jours, car les luxations qui se reproduisent dans les 2 ou 3 jours qui suivent la réduction ne sont pas rares
  • La rééducation, à l'ablation du plâtre, doit être classiquement douce, peu agressive, sans massage, pour éviter raideur et ostéomes
  • Tout doit rentrer dans l'ordre en 3 à 6 mois en sachant qu'il n'est pas rare de conserver un déficit d'extension de l'ordre de 5 à 20°
  • Les récidives sont exceptionnelles sauf parfois chez le judoka

RECOMMANDATIONS DE SORTIE

  • Protocole de surveillance de plâtre

Bibliographie

  • Traumatologie à l'usage de l'urgentiste. Sous la direction de Dominique Saragaglia. Editions Sauramps Médical. 2004
     

Auteur(s) : Jean-Jacques BANIHACHEMI, Dominique SARAGAGLIA