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VELBÉ®


vinblastine

FORMES et PRÉSENTATIONS

Poudre pour solution injectable IV à 10 mg :  Flacon, boîte unitaire.


COMPOSITION

 p flacon
Vinblastine (DCI) sulfate exprimé en vinblastine anhydre 
10 mg
Excipients : acide sulfurique à 1 % ou hydroxyde de sodium qsp pH 4-5.

INDICATIONS

  • Maladie de Hodgkin et lymphomes non hodgkiniens.
  • Cancer du testicule.
  • Sarcome de Kaposi.
  • Choriocarcinomes.
  • Cancer de l'ovaire.
  • Cancer du sein.
  • Cancer du rein.
  • Cancer de la vessie.
  • Certains cas d'histiocytose.

POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION

Posologie :

La vinblastine s'emploie par voie intraveineuse stricte, à intervalles d'un minimum de 7 jours, sous contrôle de la numération formule sanguine.

Si les polynucléaires neutrophiles ne sont pas remontés à 2000 éléments par mm3, retarder l'injection jusqu'à normalisation.

Elle s'utilise parfois en perfusion continue sur 4 ou 5 jours.

Enfant :
La dose initiale est de 2,5 mg/m2 de surface corporelle. La posologie peut être augmentée par paliers de 1,25 mg/m2 par semaine pour atteindre une dose maximale de 12,5 mg/m2.
Adulte :
La dose initiale est de 4 à 7 mg/m2 de surface corporelle avec un maximum de 18,5 mg/m2 de surface corporelle par semaine. Pour la plupart des patients, la dose hebdomadaire se situe entre 5,5 et 7,4 mg/m2.
En perfusion continue, la posologie est de 1,5 à 2 mg/m2/j pendant 5 jours.
En cas d'élévation de la bilirubine directe supérieure à 50 µmol/l, la dose de vinblastine doit être diminuée de 50 % (cf Pharmacocinétique).

Mode d'administration :

Ce médicament ne s'utilise que par voie intraveineuse stricte.

Il est recommandé de diluer la vinblastine dans des poches de 50 à 100 ml et de l'administrer en perfusion intraveineuse rapide de 5 à 10 minutes, en surveillant l'absence d'extravasation. (Cette reconstitution vise à éviter les erreurs de voie d'administration).

La vinblastine doit être administrée par des personnes expérimentées.

Préparation des solutions :
Pour préparer une solution titrée à 1 mg/ml de vinblastine, injecter dans le flacon stérile 10 ml de solution salée isotonique pour préparations injectables. Ne pas utiliser d'autres solvants. Le produit se dissout instantanément en donnant une solution limpide.
Après reconstitution, les solutions non utilisées ne doivent pas être conservées plus de 24 heures.
Il ne doit pas être mélangé dans la même seringue à d'autres produits.

Attention : Il est extrêmement important de s'assurer que l'aiguille est correctement introduite dans la veine avant de commencer l'injection. En cas d'extravasation peut survenir une cellulite, voire une nécrose.
Il convient alors d'interrompre immédiatement l'injection et d'aspirer le maximum de produit.
L'injection locale de hyaluronidase 250 UI/ml (1 ml en sous-cutanée autour de la lésion) et l'application de chaleur modérée facilitent la diffusion du produit et semblent réduire le risque de cellulite.

Modalités de manipulation :

La préparation des solutions injectables de cytotoxiques doit être obligatoirement réalisée par un personnel spécialisé et entraîné ayant une connaissance des médicaments utilisés, dans des conditions assurant la protection de l'environnement et surtout la protection du personnel qui manipule. Elle nécessite un local de préparation réservé à cet usage. Il est interdit de fumer, de manger, de boire dans ce local. Les manipulateurs doivent disposer d'un ensemble de matériel approprié à la manipulation notamment blouses à manches longues, masques de protection, calot, lunettes de protection, gants à usage unique stériles, champs de protection du plan de travail, conteneurs et sacs de collecte des déchets. Les excreta et les vomissures doivent être manipulés avec précaution. Les femmes enceintes doivent être averties et éviter la manipulation des cytotoxiques. Tout contenant cassé doit être traité avec les mêmes précautions et considéré comme un déchet contaminé.
L'élimination des déchets contaminés se fait par incinération dans des conteneurs rigides étiquetés à cet effet.

Ces dispositions peuvent être envisagées dans le cadre du réseau de cancérologie (circulaire DGS/DH/98 No 98/188 du 24 mars 1998) en collaboration avec toute structure adaptée et remplissant les conditions requises.


CONTRE-INDICATIONS

Absolues :
  • Hypersensibilité au produit.
  • Grossesse et allaitement.
  • Neutropénie non liée à la maladie traitée.
  • Infections.
  • Vaccin contre la fièvre jaune et phénytoïne à visée prophylactique (cf Interactions).
Relatives :
Vaccins vivants atténués et itraconazole (cf Interactions).

MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D'EMPLOI


Mises en garde :

Attention voie intraveineuse stricte.

Décès ou séquelles neurologiques majeures en cas d'administration par voie intrathécale.

Lors de chimiothérapies anticancéreuses associant la vinblastine en administration intraveineuse à des médicaments administrés par voie intrathécale, dissocier dans le temps l'administration intraveineuse de vinblastine et l'administration intrathécale d'autres anticancéreux. Cf cf Posologie et Mode d'administration pour modalités d'administration.


Tout contact de la solution avec l'oeil doit être évité (risque d'irritation importante, voire d'ulcération de la cornée si le produit est projeté sous pression). En cas de contact accidentel, laver l'oeil immédiatement et abondamment avec de l'eau et prendre un avis ophtalmologique. En cas de projection accidentelle sur la peau, laver abondamment avec de l'eau puis au savon doux et rincer abondamment.

Précautions d'emploi :
  • Prudence chez tous les patients présentant une pathologie cardiaque ischémique (cf Effets indésirables).
  • Contrôler la numération formule sanguine avant chaque injection. L'apparition d'une leucopénie ou d'une thrombopénie nécessite une surveillance étroite du risque infectieux et une éventuelle adaptation posologique pour la prochaine injection de vinblastine.
  • Chez des patients présentant un envahissement médullaire, la leucopénie ou la thrombopénie peut être profonde et de survenue rapide avec des doses modérées de vinblastine.
  • Un dysfonctionnement hépatique peut augmenter les taux sanguins et la demi-vie plasmatique de la vinblastine avec majoration des effets indésirables. La posologie devra être adaptée chez ces patients en fonction de la bilirubinémie (cf Posologie et Mode d'administration, Pharmacocinétique).
  • Un régime préventif de la constipation est recommandé chez les patients traités.

INTERACTIONS

Interactions médicamenteuses : Communes à tous les cytotoxiques :

En raison de l'augmentation du risque thrombotique lors des affections tumorales, le recours à un traitement anticoagulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle s'ajoute l'éventualité d'une interaction entre les anticoagulants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, imposent, s'il est décidé de traiter le patient par anticoagulants oraux, d'augmenter la fréquence des contrôles de l'INR.


Contre-indiquées :
  • Phénytoïne (introduite en prophylaxie de l'effet convulsivant de certains anticancéreux), décrit pour doxorubicine, daunorubicine, carboplatine, cisplatine, carmustine, vincristine, vinblastine, bléomycine, méthotrexate : risque de survenue de convulsions par diminution de l'absorption digestive de la phénytoïne par le cytostatique.
  • Vaccin contre la fièvre jaune : risque de maladie vaccinale généralisée mortelle.

Déconseillées :
  • Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune) : risque de maladie vaccinale généralisée, éventuellement mortelle. Ce risque est majoré chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-jacente. Utiliser un vaccin inactivé lorsqu'il existe (poliomyélite).

Nécessitant des précautions d'emploi :
  • Phénytoïne (en cas de traitement antérieur à la chimiothérapie), décrit pour doxorubicine, daunorubicine, carboplatine, cisplatine, carmustine, vincristine, vinblastine, bléomycine, méthotrexate : risque de survenue de convulsions par diminution de l'absorption digestive de la phénytoïne par le cytotoxique. Associer momentanément une benzodiazépine anticonvulsivante.

A prendre en compte :
  • Ciclosporine (décrit pour doxorubicine, étoposide) : immunodépression excessive avec risque de lymphoprolifération.
  • Tacrolimus (par extrapolation à partir de la ciclosporine) : immunodépression excessive avec risque de lymphoprolifération.

Spécifiques aux vinca-alcaloïdes :
Déconseillées :
  • Itraconazole : majoration de la neurotoxicité de l'antimitotique par diminution de son métabolisme hépatique.

A prendre en compte :
  • Mitomycine C : risque de majoration de la toxicité pulmonaire de la mitomycine.

GROSSESSE et ALLAITEMENT

Contre-indiqué.

CONDUITE et UTILISATION DE MACHINES

La prudence s'impose chez les patients sous vinblastine, compte tenu des effets indésirables du produit.

EFFETS INDÉSIRABLES

Ils sont liés à la dose administrée. C'est la leucopénie qui est le facteur dose-limitant. Les effets neurologiques viennent au second plan.
Effets hématologiques :
La dépression médullaire, en particulier la leucopénie, est l'effet le plus couramment observé avec la vinblastine. C'est le facteur dose-limitant. Le nadir survient entre le 5e et le 10e jour après l'administration, avec retour à la normale en 7 à 14 jours.
L'atteinte des plaquettes et de la lignée rouge reste modérée, sauf en cas de dépression médullaire due à une radiothérapie ou en cas d'association à des médicaments hématotoxiques.
Effets gastro-intestinaux :
Des cas de constipation, anorexie, nausées, vomissements, douleurs abdominales, mucite, diarrhée, hémorragie digestive sur ulcère pré-existant et, plus rarement, d'entérocolite hémorragique ont été signalés avec la vinblastine à doses usuelles.
Effets neurologiques :
L'atteinte du système nerveux végétatif se manifeste par l'apparition d'une constipation accompagnée de douleurs abdominales avec parfois une évolution vers un iléus paralytique. Ce tableau s'observe habituellement pour des posologies élevées.
Des neuropathies périphériques peuvent apparaître après administration prolongée, annoncées par une diminution ou une abolition des réflexes ostéotendineux et des paresthésies vers 5 à 6 mg en doses cumulées. Ces signes imposent l'arrêt du traitement ou une réduction de posologie ; la réversibilité des symptômes demande plusieurs semaines ou mois.
Des céphalées et parfois des crises convulsives ont été observées lors de l'utilisation de la vinblastine.
Des atteintes de certaines paires crâniennes (II, V, VI, VII) ont été rapportées. Les troubles auditifs et vestibulaires par atteinte de la 8e paire crânienne sont peu décrits avec les vinca-alcaloïdes : la symptomatologie peut être une surdité partielle ou totale, transitoire ou définitive, ou des troubles de l'équilibration.
L'association de la vinblastine à des substances ototoxiques telles que le cisplatine doit être prudente.
Des troubles visuels et laryngés par atteinte des paires crâniennes ont été signalés.
Effets pulmonaires :
Des cas de dyspnée et de bronchospasme sévère ont été rapportés avec les vinca-alcaloïdes. Ils sont survenus le plus souvent lorsque les vinca-alcaloïdes étaient associés à la mitomycine C (cf Interactions).
Ces réactions apparaissent dans les minutes ou les heures qui suivent l'injection de vinca-alcaloïdes et peuvent survenir jusqu'à deux semaines après l'administration d'une dose de mitomycine C.
Effets cardiovasculaires :
Des cas d'hypertension ont été rapportés.
Lors de chimiothérapie associant vinblastine, bléomycine et cisplatine, des cas d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral et de syndrome de Raynaud ont été rapportés.
Quelques rares cas d'ischémie myocardique (infarctus du myocarde, angor et/ou modifications transitoires de l'électrocardiogramme) ont été rapportés (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
Divers :
Alopécies toujours transitoires (la réversibilité pouvant parfois être observée avant la fin du traitement), malaise, azoospermie, douleurs osseuses, douleur de la mâchoire, douleur au site tumoral ont été décrits avec la vinblastine.
On a signalé à fortes doses la survenue d'hyponatrémies liées à une sécrétion inappropriée d'hormone antidiurétique (SIADH).

SURDOSAGE

La symptomatologie est proportionnelle à la dose administrée et se traduit par l'exacerbation des effets indésirables habituellement rencontrés.
Le risque majeur est la myélosuppression ; une surveillance hématologique quotidienne est nécessaire.
En cas de surdosage, la neurotoxicité est comparable à celle rencontrée lors d'un traitement par vincristine.
Il n'existe pas d'antidote spécifique.
Conduite à tenir :
  • surveiller et traiter une éventuelle sécrétion inappropriée en hormone antidiurétique ;
  • administration prophylactique d'anticonvulsivant ;
  • prévention et traitement de l'iléus paralytique ;
  • surveillance cardiovasculaire ;
  • surveillance hématologique quotidienne.

PHARMACODYNAMIE

Alcaloïdes végétaux ; vinca-alcaloïdes et analogues (L : anticancéreux et immunomodulateurs).

Antinéoplasique cytostatique de la classe des vinca-alcaloïdes. Son mode d'action n'est pas entièrement connu. Les caractéristiques suivantes ont été mises en évidence :
  • Fixation sur tubuline intracellulaire.
  • Interférence dans les voies métaboliques des acides aminés qui conduisent de l'acide glutamique à l'acide citrique et à l'urée (études en culture de tissus qui tendent à être confirmées par des expériences in vivo en expérimentation animale).
  • Action antitumorale antagonisée par l'acide glutamique ou par le tryptophane, mais pas par l'acide aspartique (les acides glutamique et aspartique protègent la souris vis-à-vis des doses létales de vinblastine).
  • Action sur la production d'énergie cellulaire nécessaire à la mitose.
  • Interférence avec la synthèse des acides nucléiques.

PHARMACOCINÉTIQUE

  • Après injection IV rapide chez des patients cancéreux, la cinétique plasmatique est triphasique avec trois demi-vies alpha, bêta et gamma, respectivement de 3,7 minutes, 1,6 heure et 24,8 heures.
  • Le volume du compartiment central représente 70 % du poids corporel, évoquant une liaison rapide aux éléments figurés du sang. La liaison tissulaire est importante et réversible.
  • On retrouve une faible accumulation dans l'organisme 48 à 72 heures après l'injection.
  • Le métabolisme des vinca-alcaloïdes passe par le cytochrome P450 isoenzyme de la sous-famille des CYP 3A. Cette voie métabolique peut être altérée chez les patients ayant une insuffisance hépatique ou recevant des inhibiteurs puissants de ces isoenzymes (cf Interactions, Posologie et Mode d'administration).
  • L'élimination est essentiellement biliaire : ainsi, toute modification de la fonction hépatique peut entraîner une augmentation des taux sanguins et de la demi-vie de la vinblastine avec risque de toxicité.
  • La vinblastine n'est pas hémodialysable.

SÉCURITE PRÉCLINIQUE

Les études réalisées chez le rat et la souris n'ont pas apporté de preuves de carcinogénicité.

Ceci est dû à l'absence d'activité mutagène des vinca-alcaloïdes.

On a noté des anomalies du sperme chez la souris ; toutefois, des études complémentaires n'ont pas montré de diminution de la fertilité chez les souris mâles.

La dose IV létale médiane chez la souris est de 10 mg/kg de poids corporel, et de 2,9 mg/kg chez le rat.


INCOMPATIBILITÉS

Le sulfate de vinblastine ne doit pas être mélangé dans la même seringue à d'autres produits.


CONDITIONS DE CONSERVATION

A conserver à une température comprise entre + 2 °C et + 8 °C (au réfrigérateur).

Après reconstitution : ne pas conserver plus de 24 heures.


MODALITÉS MANIPULATION/ÉLIMINATION

La manipulation de ce cytotoxique par le personnel infirmier ou médical nécessite un ensemble de précautions permettant d'assurer la protection du manipulateur et de son environnement (cf Posologie et Mode d'administration).

En cas de contact du produit avec l'oeil, faire immédiatement un lavage abondant et prolongé. En cas de projection cutanée accidentelle, procéder à un lavage abondant à l'eau puis au savon doux suivi d'un rinçage abondant et prolongé.

Avant d'être administrées, les solutions injectables doivent faire l'objet d'une inspection visuelle pour détecter la présence éventuelle de particules ou d'une décoloration.


PRESCRIPTION/DÉLIVRANCE/PRISE EN CHARGE

LISTE I
AMM3400931120247 (1963/97 rév 12.11.2009).
  
Prix :18.00 euros (boîte de 1 flacon).
Remb Séc soc à 100 %. Collect.


EG LABO
Laboratoires EuroGenerics
12, rue Danjou. 92517 Boulogne-Billancourt cdx
Tél : 01 46 94 86 86

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