Dans le cadre de la toxicomanie aux opiacés, traitement de soutien :
Après la cure de sevrage, en consolidation.
Dans la prévention tertiaire pour éviter les rechutes.
POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION
Les cures de naltrexone doivent être conduites par des médecins bien entraînés à la prise en charge des toxicomanes.
L'administration de naltrexone ne peut être envisagée qu'après un sevrage de 7 à 10 jours (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
Une dose orale de 50 mg de naltrexone a une action préventive et antagoniste de l'ordre de 24 heures.
La dose initiale de naltrexone est de 25 mg (un demi-comprimé). Le patient doit rester sous surveillance médicale pendant 1 heure. Si aucun syndrome de sevrage n'est observé, le patient peut recevoir une nouvelle dose de 25 mg.
La dose d'entretien de naltrexone est de 50 mg par jour (1 comprimé). Coût du traitement journalier : 1,51 euro(s). L'administration tri-hebdomadaire peut être envisagée si elle permet d'obtenir une meilleure compliance, soit par exemple 100 mg le lundi, 100 mg le mercredi et 150 mg le vendredi.
Une période initiale de 3 mois est conseillée. Elle peut être prolongée en fonction de l'appréciation clinique.
Compte tenu de l'état de dépendance psychique du toxicomane, il est conseillé de prolonger le traitement par la naltrexone aussi longtemps que le patient en éprouvera le besoin.
CONTRE-INDICATIONS
Absolues :
Hypersensibilité à la naltrexone.
Insuffisance hépatocellulaire grave.
Sujets en état de dépendance aux opiacés car risque d'apparition d'un syndrome de sevrage aigu (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
Sujet âgé en l'absence d'étude spécifique.
Relatives :
Dérivés morphiniques : cf Mises en garde et Précautions d'emploi, Interactions.
MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D'EMPLOI
Mises en garde :
Chez les sujets en état de dépendance aux opiacés, l'administration de naltrexone peut provoquer un syndrome de sevrage grave et durable (48 h). Aussi, la mise en route d'un traitement par la naltrexone ne doit être effectuée que :
après une période d'arrêt suffisante du morphinique (de l'ordre de 5 à 7 jours pour l'héroïne et d'au moins 10 jours pour la méthadone),
après que l'on a vérifié l'absence d'élimination de substances morphiniques dans les urines du malade.
Dans ces conditions, la confirmation de la non-dépendance aux opiacés peut éventuellement être réalisée en utilisant la naloxone, antagoniste morphinique de courte durée d'action (cf Pharmacodynamie).
L'administration simultanée de naltrexone avec un produit contenant un opiacé devra être évitée. Le patient sera prévenu qu'une prise massive d'opiacés dans le but de surmonter l'effet de la naltrexone peut entraîner une intoxication aiguë qui engage le pronostic vital.
En cas de nécessité d'un traitement antalgique opiacé, une dose plus forte pourra être nécessaire pour soulager la douleur. Le patient sera surveillé attentivement.
En raison de la présence de lactose, ce médicament est contre-indiqué en cas de galactosémie congénitale, de syndrome de malabsorption du glucose et du galactose, ou de déficit en lactase.
Précautions d'emploi :
Chez l'insuffisant rénal et l'insuffisant hépatique, une surveillance particulière doit être exercée. En cas d'insuffisance hépatocellulaire grave, la naltrexone est contre-indiquée (cf Contre-indications).
INTERACTIONS
Interactions médicamenteuses :Déconseillées :
Dérivés morphiniques : perte d'activité des morphiniques. Nécessité d'augmenter la dose de l'antalgique morphinique sous surveillance attentive (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
GROSSESSE et ALLAITEMENT
Grossesse :
Les données animales sont rassurantes et les données cliniques sont encore insuffisantes. Cependant, le maintien de l'abstinence en cours de grossesse étant primordial, l'utilisation de la naltrexone est envisageable, quel que soit le terme de la grossesse.
L'utilisation de la naltrexone chez les patientes alcooliques, et traitées par ailleurs au long cours par des opiacés ou en traitement de substitution aux opiacés ou dépendantes aux opiacés, expose à un risque de syndrome de sevrage aigu qui peut avoir des conséquences graves pour la mère et le foetus (cf Mises en garde et Précautions d'emploi, Interactions).
En cas de prescription d'antalgiques opiacés, la naltrexone devra être interrompue (cf Interactions).
CONDUITE et UTILISATION DE MACHINES
En raison de la baisse de vigilance induite par ce médicament, l'attention des patients doit être attirée sur les risques liés à la conduite d'un véhicule et/ou à l'utilisation d'une machine.
EFFETS INDÉSIRABLES
Chez les toxicomanes, un certain nombre de troubles pour lesquels il n'est pas facile d'apprécier la responsabilité exacte du traitement sont d'observation courante.
Les réactions suivantes ont été signalées, soit en début, soit en cours de traitement :
avec une incidence supérieure à 10 % : insomnie, anxiété, nervosité, crampes et douleurs abdominales, nausées et/ou vomissements, manque d'énergie, douleurs articulaires et musculaires, céphalées ;
avec une incidence inférieure à 10 % : inappétence, diarrhée, constipation, sensation de soif, irritabilité, tristesse, étourdissement, rash cutané, éjaculation retardée, baisse de la libido, écoulement nasal, douleur thoracique, hypersudation.
Une surveillance périodique des fonctions hépatiques est nécessaire car elles sont souvent altérées chez les toxicomanes, et certaines modifications des tests hépatiques ont été rapportées.
Un cas de purpura idiopathique thrombopénique réversible a été rapporté.
SURDOSAGE
Aucun cas d'intoxication par surdosage du produit n'a été rapporté. Si un tel cas se produisait, le patient devrait être traité de façon symptomatique en milieu hospitalier. L'administration massive de 800 mg de naltrexone par jour pendant sept jours n'a pas entraîné d'effets indésirables.
PHARMACODYNAMIE
Antidotes. Antagonistes des opiacés.
La naltrexone est un antagoniste des opiacés. Elle agit par compétition stéréospécifique avec la morphine et les opiacés sur les récepteurs localisés principalement dans le système nerveux central et périphérique.
Administré seul, le produit a des actions pharmacologiques minimes : élévation modérée transitoire de la pression diastolique, baisse de la température, diminution de la fréquence respiratoire.
La naltrexone est susceptible de prévenir ou de supprimer les effets habituels des opiacés : dépendance, euphorie, myosis.
PHARMACOCINÉTIQUE
Lorsqu'il est administré par voie orale, le produit est rapidement et presque complètement absorbé.
Il subit un effet de premier passage hépatique et la concentration plasmatique maximum est atteinte en une heure environ.
Il présente un large volume de distribution apparent et 21 % environ de la dose absorbée est liée aux protéines plasmatiques.
Le produit est hydroxylé dans le foie essentiellement en 6 bêta-naltrexol et de façon minoritaire en 2-hydroxy-3-méthoxy-6 bêta-naltrexol. Le 6 bêta-naltrexol présente une activité pharmacologique proche de celle de la naltrexone.
La naltrexone est éliminée principalement dans les urines sous forme conjuguée.
La demi-vie plasmatique est de 4 heures environ pour la naltrexone et de 12 heures pour le 6 bêta-naltrexol.
MODALITÉS DE CONSERVATION
Durée de conservation :
3 ans.
A conserver à une température ne dépassant pas 25 °C.