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MOSCONTIN®


morphine

FORMES et PRÉSENTATIONS

Comprimé enrobé à libération prolongée à 10 mg (brun), à 30 mg (violet), à 60 mg (orange), à 100 mg (gris) :  Boîtes de 14.
Comprimé pelliculé à libération prolongée à 200 mg (vert) :  Boîte de 14.


COMPOSITION

 p cp
Morphine sulfate 
10 mg
ou
30 mg
ou
60 mg
ou
100 mg
ou
200 mg
Excipients (communs) : lactose* anhydre (10 mg, 30 mg et 60 mg), hydroxyéthylcellulose, alcool cétostéarylique, stéarate de magnésium, talc. Enrobage ou pelliculage : cp à 10 mg : hypromellose, macrogol 400, Opaspray M-1-3705 brun (alcool dénaturé industriel, eau purifiée, hypromellose, dioxyde de titane, oxydes ferreux jaune, rouge et noir) ; cp à 30 mg : Opadry OY-6708 (hypromellose, macrogol 400, dioxyde de titane, laque indigotine, laque érythrosine, laque jaune orangé S [E 110]*) ; cp à 60 mg : Opadry OY-3508 (hypromellose, macrogol 400, dioxyde de titane, laque jaune orangé S [E 110]*, laque jaune de quinoléine, laque érythrosine) ; cp à 100 mg : Opadry OY-8215 gris (hypromellose, macrogol 400, dioxyde de titane, laque indigotine, oxydes de fer noir et jaune) ; cp à 200 mg : Opadry 06B21168 vert (hypromellose 5 cP et 15 cP, dioxyde de titane, macrogol 400, laque aluminique de bleu brillant FCF, laque aluminique de jaune de quinoléine).
* excipients à effet notoire

INDICATIONS

Douleurs persistantes intenses ou rebelles aux antalgiques de niveau plus faible, en particulier douleurs d'origine cancéreuse.

POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION

Réservé à l'adulte et à l'enfant de plus de 6 ans (car la prise de comprimé nécessite la maîtrise du carrefour oropharyngé).
Posologie :
Posologie initiale :
Chez l'adulte :
En règle générale, la dose journalière de départ est de 60 mg par jour.
Chez le sujet âgé :
Il est recommandé de réduire les doses initiales de moitié.
Chez le sujet très âgé :
Il convient de débuter le traitement avec une posologie de l'ordre de 2,5 mg à 5 mg de morphine orale à libération immédiate, 4 à 6 fois par jour.
Chez l'enfant :
La dose journalière de départ est de 1 mg/kg et par jour.
Chez l'insuffisant rénal :
Les doses seront également réduites par rapport à un sujet à fonction rénale normale et ajustées selon les besoins du patient.
Adaptation posologique :
Fréquence de l'évaluation :
Il ne faut pas s'attarder sur une posologie qui s'avère inefficace. Le patient doit donc être vu de manière rapprochée, principalement à l'instauration du traitement tant que la douleur n'est pas contrôlée.
Adaptation posologique :
Si la douleur n'est pas contrôlée, il peut être proposé une augmentation de 10 à 50 % (de 25 % à 50 % pour les comprimés à 60 mg et à 100 mg) de la posologie journalière antérieure de morphine LP.
L'adaptation posologique sera plus sûre et plus rapide en utilisant des interdoses de morphine à libération immédiate. Chaque interdose correspond à 10 % de la dose journalière en morphine LP. Si le patient utilise régulièrement plus de 3 à 4 interdoses par jour, ces interdoses seront intégrées à la posologie journalière suivante de morphine.
Dans ces processus d'ajustement des doses, il n'y a pas de limite supérieure tant que les effets indésirables peuvent être contrôlés.
Correspondance entre les différentes voies d'administration :
La posologie varie selon la voie d'administration.
Par rapport à la voie orale, la posologie par voie intraveineuse doit être réduite des deux tiers et de moitié pour la voie sous-cutanée.
Le passage d'une voie d'administration à une autre doit tenir compte de ces coefficients afin de maintenir la même quantité de morphine disponible.
De la même façon, chez les patients recevant au préalable une morphine per os à libération immédiate, la posologie quotidienne de morphine sera inchangée.

Mode d'administration :

Voie orale.

Les comprimés doivent être avalés entiers, sans être croqués.

Avec les formes à libération prolongée, la dose journalière totale doit être répartie en deux prises, le plus souvent équivalentes, à 12 heures d'intervalle.

Il est conseillé d'initier le traitement avec une forme de morphine orale à libération immédiate avant d'avoir recours à une forme de morphine à libération prolongée.


CONTRE-INDICATIONS

  • Hypersensibilité à la morphine ou aux autres constituants.
  • Enfant de moins de 6 ans (car la prise de comprimé nécessite la maîtrise du carrefour oropharyngé).
  • Insuffisance respiratoire décompensée (en l'absence de ventilation artificielle).
  • Insuffisance hépatocellulaire sévère (avec encéphalopathie).
  • En aigu : traumatisme crânien et hypertension intracrânienne en l'absence de ventilation contrôlée.
  • Épilepsie non contrôlée.
  • Buprénorphine, nalbuphine et pentazocine : cf Interactions.
  • Allaitement, en cas d'instauration ou de poursuite après la naissance d'un traitement au long cours.

MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D'EMPLOI


Mises en garde :

Les formes à libération prolongée ne sont pas des traitements de l'urgence.

L'augmentation des doses, même si celles-ci sont élevées, ne relève pas le plus souvent d'un processus d'accoutumance.

Une demande pressante et réitérée nécessite de réévaluer fréquemment l'état du patient. Elle témoigne le plus souvent d'un authentique besoin en analgésique, à ne pas confondre avec un comportement addictif.

En cas de traitement prolongé, l'arrêt brutal entraîne un syndrome de sevrage, caractérisé par les symptômes suivants : anxiété, irritabilité, frissons, mydriase, bouffées de chaleur, sudation, larmoiement, rhinorrhée, nausées, vomissements, crampes abdominales, diarrhées, arthralgies. On évitera l'apparition de ce syndrome de sevrage par une diminution progressive des doses.

La morphine est un stupéfiant pouvant donner lieu à une utilisation détournée (mésusage) : dépendance physique et psychique peuvent alors s'observer, ainsi qu'une tolérance (accoutumance) se développant à la suite d'administrations répétées.

Des antécédents de toxicomanie permettent toutefois la prescription de morphine si celle-ci apparaît indispensable au traitement de la douleur.

Comprimés à 10, 30 et 60 mg : ces médicaments contiennent du lactose. Leur utilisation est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de Lapp, ou un syndrome de malabsorption du lactose ou du galactose (maladies héréditaires rares).

Comprimés à 30 et 60 mg : ces médicaments contiennent un agent colorant azoïque (E 110 jaune orangé S) et peuvent provoquer des réactions allergiques.

Précautions d'emploi :
La morphine doit être utilisée avec précaution dans les cas suivants :
  • Insuffisance rénale : l'élimination rénale de la morphine, sous la forme d'un métabolite actif, impose de débuter le traitement à posologie réduite, en adaptant par la suite, comme chez tout patient, les doses ou la fréquence d'administration à l'état clinique.
  • Lorsque l'étiologie de la douleur est traitée simultanément : il convient alors d'adapter les doses de morphine aux résultats du traitement appliqué.
  • Chez l'insuffisant respiratoire non décompensé :
    La fréquence respiratoire sera surveillée attentivement. La somnolence constitue un signe d'appel d'une décompensation.
    Il importe de diminuer les doses de morphine lorsque d'autres traitements antalgiques d'action centrale sont prescrits simultanément, car cela favorise l'apparition brutale d'une insuffisance respiratoire.
  • Chez l'insuffisant hépatique : l'administration de morphine doit être prudente et accompagnée d'une surveillance clinique.
  • Chez les personnes âgées et très âgées :
    Leur sensibilité particulière aux effets antalgiques mais aussi aux effets indésirables centraux (confusion) ou digestifs, associée à une baisse physiologique de la fonction rénale, doit inciter à la prudence, en réduisant notamment la posologie initiale (cf Posologie/Mode d'administration).
    Une pathologie urétroprostatique ou vésicale, fréquente dans cette population, expose au risque de rétention urinaire.
    Les coprescriptions de traitements psychotropes, dépresseurs du SNC ou avec un effet anticholinergique, augmentent la survenue d'effets indésirables.
  • Constipation : il est impératif de s'assurer de l'absence de syndrome occlusif avant de mettre en route le traitement. La constipation est un effet indésirable connu de la morphine. Un traitement préventif doit être systématiquement prescrit.
  • Hypertension intracrânienne : en cas d'augmentation de la pression intracrânienne, l'utilisation de la morphine au cours des douleurs chroniques devra être prudente.
  • Troubles mictionnels : il existe un risque de dysurie ou de rétention d'urine, principalement avec les voies intrathécale et péridurale.
  • Sportifs : l'attention des sportifs doit être attirée sur le fait que cette spécialité contient de la morphine et que ce principe actif est inscrit sur la liste des substances dopantes.

INTERACTIONS

Interactions médicamenteuses :
Il faut prendre en compte le fait que de nombreux médicaments ou substances peuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central et contribuer à diminuer la vigilance. Il s'agit des dérivés morphiniques (analgésiques, antitussifs et traitements de substitution), des neuroleptiques, des barbituriques, des benzodiazépines, des anxiolytiques autres que les benzodiazépines (par exemple le méprobamate), des hypnotiques, des antidépresseurs sédatifs (amitriptyline, doxépine, miansérine, mirtazapine, trimipramine), des antihistaminiques H1 sédatifs, des antihypertenseurs centraux, du baclofène et du thalidomide. Contre-indiquées :
  • Morphiniques agonistes-antagonistes (buprénorphine, nalbuphine, pentazocine) : diminution de l'effet antalgique ou antitussif, par blocage compétitif des récepteurs, avec risque d'apparition d'un syndrome de sevrage.

Déconseillées :
  • Naltrexone : risque de diminution de l'effet antalgique. Si nécessaire, augmenter les doses du dérivé morphinique.
  • Consommation d'alcool : majoration par l'alcool de l'effet sédatif de ces substances. L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines. Éviter la prise de boissons alcoolisées et de médicaments contenant de l'alcool.

Nécessitant des précautions d'emploi :
  • Rifampicine : diminution des concentrations plasmatiques et de l'efficacité de la morphine et de son métabolite actif. Surveillance clinique et adaptation éventuelle de la posologie de la morphine pendant le traitement par la rifampicine et après son arrêt.

A prendre en compte :
  • Autres analgésiques morphiniques agonistes (alfentanil, codéine, dextromoramide, dextropropoxyphène, dihydrocodéine, fentanyl, oxycodone, péthidine, phénopéridine, rémifentanil, sufentanil, tramadol) ; antitussifs morphine-like (dextrométhorphane, noscapine, pholcodine) ; antitussifs morphiniques vrais (codéine, éthylmorphine) ; barbituriques ; benzodiazépines et apparentés : risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
  • Autres médicaments sédatifs : majoration de la dépression centrale. L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.

GROSSESSE et ALLAITEMENT

Grossesse :

Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence un effet tératogène de la morphine.

En clinique, aucun effet malformatif particulier de la morphine n'est apparu à ce jour. Toutefois, seules des études épidémiologiques permettraient de vérifier l'absence de risque.

Des posologies élevées, même en traitement bref juste avant ou pendant l'accouchement, sont susceptibles d'entraîner une dépression respiratoire chez le nouveau-né. Par ailleurs, en fin de grossesse, la prise chronique de morphine par la mère, et cela quelle que soit la dose, peut être à l'origine d'un syndrome de sevrage chez le nouveau-né. Dans ces conditions d'utilisation, une surveillance néonatale sera envisagée.

En conséquence, sous réserve de ces précautions, la morphine peut être prescrite si besoin au cours de la grossesse.


Allaitement :
  • Une dose unique apparaît sans risque pour le nouveau-né.
  • En cas d'administration répétée sur quelques jours, suspendre momentanément l'allaitement.
  • En cas d'instauration ou de poursuite après la naissance d'un traitement au long cours, l'allaitement est contre-indiqué.

CONDUITE et UTILISATION DE MACHINES

En raison de la baisse de vigilance induite par ce médicament, l'attention est attirée sur les risques liés à la conduite d'un véhicule et à l'utilisation d'une machine.

EFFETS INDÉSIRABLES

Parmi les effets indésirables les plus fréquents lors de l'initiation du traitement, la somnolence, une confusion, des nausées et vomissements sont rapportés. Ils peuvent être transitoires mais leur persistance doit faire rechercher une cause associée ou un surdosage. La constipation en revanche ne cède pas à la poursuite du traitement. Tous ces effets sont prévisibles et nécessitent d'être traités.
On peut également noter :
  • Sédation, excitation, cauchemars, plus spécialement chez le sujet âgé, avec éventuellement hallucinations.
  • Dépression respiratoire avec au maximum apnée.
  • Augmentation de la pression intracrânienne, qu'il convient de traiter dans un premier temps.
  • Dysurie et rétention urinaire en cas d'adénome prostatique ou de sténose urétrale.
  • Prurit et rougeur.
  • Syndrome de sevrage à l'arrêt brutal de ce médicament : bâillements, anxiété, irritabilité, insomnie, frissons, mydriase, bouffées de chaleur, sudation, larmoiement, rhinorrhée, nausées, vomissements, anorexie, crampes abdominales, diarrhées, myalgies, arthralgies.
  • Chez les sujets âgés ou insuffisants rénaux, risque exceptionnel d'apparition de myoclonies en cas de surdosage ou d'augmentation trop rapide des doses.


SURDOSAGE

Symptômes :
La somnolence constitue un signe d'appel précoce de l'apparition d'une dépression respiratoire. Myosis extrême, hypotension, hypothermie, coma sont également observés.
En raison de la forme à libération prolongée, Moscontin continuera à augmenter la charge de morphine pendant 12 heures après son administration ; la naloxone ayant une courte durée d'action, le patient devra être surveillé jusqu'au rétablissement d'une ventilation spontanée.
Chez les sujets physiquement dépendants de la morphine, la naloxone doit être administrée avec précaution, car elle peut provoquer une réversion brutale ou totale des effets opioïdes, et provoquer des douleurs ou un syndrome de sevrage aigu.
Conduite d'urgence :
  • Stimulation-ventilation assistée, avant réanimation cardiorespiratoire en service spécialisé.
  • Traitement spécifique par la naloxone : mise en place d'une voie d'abord avec surveillance pendant le temps nécessaire à la disparition des symptômes.

PHARMACODYNAMIE

Classe pharmacothérapeutique : Analgésique opioïde (code ATC : N02AA01 ; N : système nerveux central).

Action sur le système nerveux central :
La morphine est dotée d'une action analgésique dose-dépendante. Elle peut agir sur le comportement psychomoteur et provoquer, selon les doses et le terrain, sédation ou excitation.
Sur les centres respiratoires et celui de la toux, la morphine exerce, dès les doses thérapeutiques, une action dépressive. Les effets dépresseurs respiratoires de la morphine s'atténuent en cas d'administration chronique. La triple action sur le centre du vomissement, éventuellement sur le centre cochléovestibulaire ainsi que sur la vidange gastrique (cf ci-dessous) lui confère des propriétés émétisantes variables.
La morphine provoque enfin un myosis d'origine centrale.
Action sur le muscle lisse :
La morphine diminue le tonus et le péristaltisme des fibres longitudinales et augmente le tonus des fibres circulaires, ce qui provoque un spasme des sphincters (pylore, valvule iléo-cæcale, sphincter anal, sphincter d'Oddi, sphincter vésical).

PHARMACOCINÉTIQUE

Il s'agit d'une forme à libération prolongée permettant une administration orale biquotidienne.

Absorption :
Les concentrations sériques maximales de morphine sont obtenues en 2 à 4 heures.
L'effet de premier passage hépatique est supérieur à 50 %.
La biodisponibilité des formes orales par rapport à celles administrées par voie sous-cutanée est de 50 %.
La biodisponibilité des formes orales par rapport à celles administrées par voie intraveineuse est de 30 %.
Distribution :
Après absorption, la morphine est liée aux protéines plasmatiques dans la proportion de 30 %.
Métabolisme :
La morphine est métabolisée de façon importante en dérivés glucuronoconjugués qui subissent un cycle entérohépatique. Le 6-glucuronide est un métabolite environ 50 fois plus actif que la substance mère. La morphine est également déméthylée, ce qui conduit à un autre métabolite actif, la normorphine.
Élimination :
L'élimination des dérivés glucuronoconjugués se fait essentiellement par voie urinaire, à la fois par filtration glomérulaire et sécrétion tubulaire.
L'élimination fécale est faible (< 10 %).

MODALITÉS DE CONSERVATION

Durée de conservation :
5 ans.

Comprimés à 10, 30, 60 et 100 mg : à conserver à une température ne dépassant pas 25 °C et à l'abri de l'humidité.

Comprimé à 200 mg : à l'abri de l'humidité.


PRESCRIPTION/DÉLIVRANCE/PRISE EN CHARGE

STUPÉFIANTS  ; prescription limitée à 28 jours.
Prescription sur ordonnance répondant aux spécifications fixées par l'arrêté du 31 mars 1999.
AMM3400932869718 (1986 rév 10.07.2007) 10 mg.
3400932869886 (1986 rév 09.07.2007) 30 mg.
3400932869947 (1986 rév 09.07.2007) 60 mg.
3400932870028 (1986 rév 09.07.2007) 100 mg.
3400934300660 (1994 rév 10.07.2007) 200 mg.
  
Prix :4.46 euros (14 comprimés à 10 mg).
9.67 euros (14 comprimés à 30 mg).
19.47 euros (14 comprimés à 60 mg).
28.62 euros (14 comprimés à 100 mg).
49.59 euros (14 comprimés à 200 mg).
Remb Séc soc à 65 %. Collect.


MUNDIPHARMA
2, rue du Docteur-Lombard
92130 Issy-les-Moulineaux
Tél : 01 55 38 92 30. Fax : 01 55 38 92 45

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