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TROUBLES DE LA CONSCIENCE
TROUBLES DE LA CONSCIENCE
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Coma
Objectifs
Connaître la prise en charge immédiate :
–
–
–
Protéger les voies aériennes supérieures.
Préserver une bonne hémodynamique.
Lutter contre l’œdème cérébral.
Continuer à rechercher les causes, évaluer les séquelles.
Le coma est une urgence absolue car il met en jeu le pronostic vital.
Définition
Coma vient du grec kôma qui signifie « sommeil profond ». Ce terme est
utilisé actuellement pour dénommer un trouble de la conscience allant de
la simple somnolence à l’état de mort apparent.
Le diagnostic est clinique : il se fait au lit du patient.
L’évaluation de la gravité du coma se fait à l’aide de l’échelle de Glasgow.
L’interrogatoire, l’examen clinique et les examens complémentaires per-
mettront de faire le diagnostic étiologique, c’est-à -dire d’en déterminer la
cause.
Signes : échelle de Glasgow
•
L’échelle de Glasgow (voir fiche 195 partie IV) est une classification
internationale des comas. Elle constitue un outil de référence et de
communication sur la profondeur du coma entre les différents acteurs
de l’urgence : pompiers, infirmiers, médecins.
•
•
Elle est simple et reproductible d’un soignant à l’autre.
Elle analyse trois critères : l’ouverture des yeux, la réponse verbale et la
réponse motrice. Le meilleur score réalisé est noté.
•
Elle ne prend en compte ni l’aspect des pupilles, ni l’évaluation d’un
déficit moteur. L’analyse se fait au lit du patient en le regardant réagir
aux différentes questions posées mais aussi aux différentes stimulations
douloureuses :
–
Exemple de questions simples :
-
-
-
-
« Ouvrez les yeux ! »
« Comment vous appelez-vous ? »
« Où êtes-vous ? »
« Serrez-moi la main droite ! »
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Coma
–
Les différentes stimulations douloureuses utilisées sont :
-
-
-
le frottement du sternum avec la main fermée ;
la pression du lit de l’ongle ;
la pression bilatérale de l’angle de la mâchoire derrière les branches
montantes (manœuvre de Pierre Marie et Foix).
Le score de Glasgow va de 3 Ã 15, en faisant la somme des 3 items. Un
score inférieur à 8 est en rapport avec un coma profond qui nécessitera
une intubation avec ventilation assistée.
Premiers gestes – Questions au patient
â?š
Premiers gestes
Identi�er le trouble de conscience comme une urgence.
Toute altération de la conscience impose l’installation du patient
en PLS sauf en cas de trauma du rachis.
Réaliser une glycémie capillaire à la recherche d’une
hypoglycémie.
Accueil par l’IOA
•
Observation clinique :
–
À la recherche de signes de localisation (asymétrie pupillaire, trouble du
langage, mouvements oculaires, toute asymétrie en général).
Évaluation des fonctions vitales.
Éléments en faveur d’une crise convulsive (morsure de langue).
Paramètres vitaux :
–
–
•
–
–
–
–
•
Glycémie (+++).
Réflexe pupillaire (anisocorie, mydriase…).
PA aux deux bras.
Pouls, FR, SpO , température.
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Recueil de l’histoire du patient :
–
–
–
Antécédents médicaux et chirurgicaux.
Traitements suivis (ordonnances ++).
Événements marquants survenus les jours précédents (céphalées,
dépression, traumatisme…).
–
Témoignage des personnes ayant assisté au malaise : circonstances de
survenue…
En box
•
Installer le patient dans une salle pourvue du matériel d’oxygénation,
d’aspiration, d’un chariot d’urgence, d’un scope.
•
Assurer le respect des éléments vitaux :
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Coma
–
Libération des voies aériennes en retirant de la bouche un éventuel den-
tier et en s’assurant de la vacuité de la cavité buccale en aspirant d’éven-
tuelles sécrétions.
–
–
–
Mettre le patient en position latérale de sécurité en cas de vomissements
afin d’éviter l’aggravation des troubles respiratoires par inhalation.
Respecter l’axe tête-cou-tronc en cas de suspicion de traumatisme du
rachis cervical.
Mesurer les paramètres vitaux :
-
-
-
-
-
Glycémie capillaire.
PA aux deux bras.
Pouls.
Température corporelle.
Saturation en oxygène.
–
Oxygéner le patient si la saturation en oxygène est insuffisante à l’aide
d’un masque à haute concentration.
Maintenir le cou à l’aide d’une minerve jusqu’à ce que les
radiographies du rachis cervical soient faites. Garder à l’esprit que
tout traumatisé crânien est susceptible d’être un traumatisé du
rachis cervical jusqu’à preuve radiologique du contraire : être
vigilant dans toute mobilisation du patient.
•
•
Apprécier la gravité du coma par l’échelle de Glasgow. Si le score est
inférieur à 8, alerter le médecin pour une éventuelle intubation avec
ventilation assistée. Préparer le matériel prévu à cet effet.
Mise en place d’une voie veineuse périphérique avec du NaCl 0,9 %.
Ne pas perfuser de soluté glucosé sauf si une hypoglycémie est
objectivée par la glycémie capillaire. On injectera dans ce cas du
glucosé à 30 % en IVD.
•
•
Déshabiller complètement le patient.
Examiner la peau à la recherche :
–
–
–
d’hématome ou de plaie témoin d’un traumatisme ;
de trace d’injection révélant un terrain de toxicomanie ;
de purpura, ce qui, en association avec des troubles de conscience et de
la fièvre, fera suspecter un purpura fulminans et induira une prise en
charge spécifique (QS) ;
–
•
de marbrures signant un état de choc.
Rechercher les signes de localisation.
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Coma
•
•
Réflexe pupillaire : rechercher des signes de gravité (anisocorie,
mydriase unilatérale aréactive, myosis serré aréactif).
Rechercher les signes méningés en dehors d’un traumatisme du rachis
cervical.
•
Rechercher les signes témoins d’une comitialité.
â?š
Interrogatoire
L’interrogatoire du patient est parfois impossible, c’est pourquoi celui de
l’entourage est fondamental : la famille, le médecin traitant, les gens qui
ont assisté à l’installation du trouble de conscience. Recueillir tous les élé-
ments permettant d’alimenter l’anamnèse.
Les examens complémentaires seront ciblés en fonction de l’interrogatoire
et de l’examen clinique (cf. infra).
Prise en charge – Bilans, traitement
•
•
On prélèvera un bilan biologique nécessaire à l’orientation diagnosti-
que.
Le scanner cérébral sera demandé en urgence sans injection de produit
de contraste devant tout trouble de conscience associé à des signes de
localisations. L’injection de produit de contraste pourra être décidée par
le radiologue.
•
La ponction lombaire pourra être indiquée.
Le traitement à ce stade est symptomatique, associé aux mesures déjÃ
énumérées :
•
Surveiller la PA, qui doit assurer un bon débit de perfusion cérébrale.
•
Surveiller la température et administrer des antipyrétiques de type para-
cétamol IV.
•
•
Évaluer la douleur et la traiter par un antalgique IV.
Anticonvulsivant de type benzodiazépine en cas de mouvements con-
vulsifs : Valium 10 mg ou Rivotril 1 mg en IV de première intention, puis
Prodilantin ou Gardénal devant la persistance des crises.
•
Surveiller le patient de façon continue, l’informer si possible sur les dif-
férents examens réalisés, sinon penser à informer régulièrement la
famille sur l’avancée de la prise en charge.
•
•
Maîtrise de la glycémie avec Actrapid au PSE si nécessaire.
Faire une fiche de surveillance horaire en notant : la PA, le pouls, la tem-
pérature, la saturation en oxygène, le Glasgow, l’aspect des pupilles, la
diurèse, la FR, la glycémie.
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Coma
La survenue d’une anisocorie (inégalité de diamètre entre les deux
pupilles) est un élément de gravité mettant en jeu le pronostic vital.
•
•
Surveiller l’appareil respiratoire en cas de ventilation assistée.
Protéger le patient par des barrières de sécurité afin d’éviter les chutes
du brancard en cas d’agitation. Demander la prescription d’une séda-
tion ou d’un antalgique.
•
L’accompagner au scanner avec l’appareil de monitoring et rester à ses
côtés pour palier à toute aggravation. Le patient doit être parfaitement
calme pour avoir un scanner de bonne qualité et, de ce fait, la prépara-
tion et la mise en condition consistent à traiter l’agitation par une séda-
tion IV.
EN CAS DE SUSPICION DE MÉNINGITE
•
Isoler le patient jusqu’aux résultats de la ponction lombaire.
Porter un masque, des gants et une surblouse.
Limiter le nombre d’intervenants dans la pièce où il se trouve.
Préparer le matériel nécessaire à la ponction lombaire.
Transporter en urgence le prélèvement au laboratoire.
•
•
•
•
Certaines intoxications médicamenteuses induisant un coma
peuvent être traitées par l’administration d’un antidote :
–
Flumazénil (Anexate) : antidote des intoxications aux
benzodiazépines.
–
–
Naloxone (Narcan) : antidote des intoxications aux opiacés.
Atropine : antidote des carbamates.
Surveillance – Évaluation
À la recherche du diagnostic étiologique
Le diagnostic étiologique comprend :
•
•
•
•
•
l’interrogatoire ;
la recherche des signes de localisations ;
la recherche des signes en rapport avec une crise convulsive ;
la recherche de signes méningés ;
les examens complémentaires :
–
–
biologie (métabolique et toxique ++) ;
radiographie, PL, EEG, scanner, fond d’œil, angiographie…
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Coma
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Les examens complémentaires sont orientés en fonction de l’interrogatoire
et de l’examen clinique.
Comas
Fébrile
Non fébrile
Signes de localisation
Signes de localisation
Non
Oui
Non
Oui
Si signes
méningés _ PL
Scanner
cérébral
- Éliminer une hypoglycémie
-
Scanner cérébral
-
-
-
-
-
Méningite
- Installation brutale
- AVC ischémique ou
hémorragique
- Tumeur cérébrale
- Hématome sous dural
- Hématome extradural
Méningo-encéphalite
Paludisme
Hémorragie méningée
- Installation progressive
Toxique
-
-
Abcès cérébral
Toxocérébral
État de choc
Déshydratation
Métabolique
Diagnostic étiologique des comas.
Examens complémentaires, fonction de l’examen clinique
Examens
Examen clinique
Diagnostic attendu
complémentaires
Trouble de conscience Éliminer une
avec signe de hypoglycémie : glycémie AVC ischémique ou
localisation sans �èvre capillaire hémorragique (QS)
Hypoglycémie
Faire un scanner cérébral Hématome sous dural
sans injection de produit Hématome extradural
de contraste
Hématome intracérébral
Tumeur cérébrale
Trouble de conscience Scanner cérébral
avec signe de
Abcès cérébral
Toxoplasmose cérébrale
localisation et �èvre
ꢀ
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Coma
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Examens complémentaires, fonction de l’examen clinique (suite)
Examens
Examen clinique
Diagnostic attendu
complémentaires
Trouble de conscience Bilan infectieux :
sans signe de hémocultures, ECBU,
État de choc septique
Méningite, encéphalite
localisation avec �èvre radiographie de thorax
PL
Une hémorragie méningée vue
tardivement peut avoir 38 °C
Recherche de paludisme Neuropaludisme
(
contexte de voyage)
Déshydratation, surtout chez
la personne âgée
Ionogramme sanguin
Trouble de
conscience :
Scanner cérébral, associé Hémorragie méningée
si besoin à une PL.
–
sans signe de
localisation
–
–
sans �èvre
d’installation brutale
Trouble de
conscience :
Glycémie
Hypo- ou hyperglycémie
Hypo- ou hypernatrémie
Insuf�sance rénale
Ionogramme sanguin
Urémie, créatinémie
Calcémie
–
sans signe de
localisation
Hypercalcémie
–
–
sans �èvre
d’installation
Gaz du sang
Bilan hépatique, TP
Encéphalopathie respiratoire
chez l’insuf�sant respiratoire
chronique.
progressive
Encéphalopathie hépatique du
cirrhotique
Trouble de
conscience :
Alcoolémie
Dosage de CO sanguin
Ivresse ou sevrage
Intoxication au CO
–
sans signe de
Recherche de stupé�ants Overdose
localisation
dans les urines
Recherche de
Intoxications
médicamenteuses :
psychotropes dans le sang benzodiazépine,
–
–
sans �èvre
d’installation
progressive
avec suspicion
d’intoxication
et les urines
Dosage de certains
médicaments
antidépresseur, neuroleptique,
barbiturique
–
Trouble de conscience Glycémie
Tous les diagnostics sus-cités
peuvent s’accompagner de
crises convulsives
Fréquemment : épileptique
connu ayant arrêté son
traitement
associée à des crises
convulsives (QS)
Ionogramme sanguin
Dosage de certains
antiépileptiques
Scanner cérébral
EEG
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Orientation
•
Informer le patient sinon la famille de son orientation.
•
Si le traitement est neurochirurgical, assurer le transfert du patient dans
le service de neurochirurgie après accord téléphonique. La surveillance
constante du patient sera assurée par l’équipe du SAMU durant le
transfert.
•
Si le scanner a montré un volumineux œdème cérébral, il sera possible
de diminuer la pression intracrânienne par la perfusion de mannitol IV.
On utilisera des corticoïdes IV dans le cas d’œdème cérébral associé Ã
une tumeur cérébrale.
•
•
Le patient intubé avec ventilation assistée sera hospitalisé en réanima-
tion.
Tous les gestes et actes thérapeutiques sont consignés dans la fiche de
transmission.
Fiche 4, Accident vasculaire cérébral.
Fiche 5, Épilepsie de l’adulte.
Fiche 21 Ã 22, Intoxications.
Fiches 195, Échelle de Glasgow.
Fiche 123, Ponction lombaire.
Fiche 117, Intubation.
Fiches 141 Ã 143, Ventilation.
Fiches 125, Prélèvement d’organes.
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