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MALTRAITANCE, VIOLENCES  
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Victime de violences (généralités)  
Objectifs  
Évaluer le traumatisme physique et psychique.  
Mettre en place les gestes de première urgence.  
Gérer le patient tant du point de vue médico-légal que sur le plan vital.  
Signes  
La classification médico-légale range les lésions par ordre de gravité :  
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Érythème : rougeur congestive de la peau qui disparaît en quelques  
heures.  
Abrasion cutanée : ablation de l’épiderme suite à un frottement et sans  
saignement.  
Contusion : lésion tégumentaire produite par un choc brutal, avec une  
augmentation de volume des tissus lésés.  
Contracture musculaire : contraction permanente douloureuse d’un  
muscle consécutive à un effort prolongé et violent.  
Ecchymose : lésion cutanée réalisant des taches rouges de forme varia-  
ble, en relation avec une extravasation sanguine dans les tissus hypo-  
dermiques.  
•
Hématome : présence de sang collecté dans les tissus ou dans une  
cavité préexistante (par exemple : paupière, espace extra-dural entre la  
dure-mère et la voûte crânienne).  
•
–
Lésions dues à des instruments coupants :  
plaie franche : section des téguments causée par un instrument tran-  
chant avec risque de lésions profondes vasculaires, tendineuses et ner-  
veuses ;  
–
plaie par instrument piquant : avec orifice d’entrée très petit, reprodui-  
sant la pointe de l’objet (pointe de couteau ou de ciseaux…) ;  
Attention ! Un trajet rectiligne peut occasionner des lésions  
profondes vasculo-nerveuses et des hémorragies internes (plaies  
cardiaques, pulmonaires, hépatiques…) et doit être exploré  
chirurgicalement.  
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•
plaie contuse : solution de continuité sans limites précises occasionnée  
par un instrument contondant sans arête vive.  
Fracture : rupture traumatique de la continuité osseuse :  
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–
fracture simple sans déplacement avec fracture rectiligne due à un choc  
direct ;  
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fracture spiroïde due à un mouvement de torsion ;  
fracture avec déplacement : soins particuliers, comme immobilisation  
en traction ou intervention de chirurgie orthopédique.  
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•
Lésions par brûlure (cigarettes, fer à repasser…).  
Plaies par arme à feu : différentes selon l’arme, le type de projectile  
(
balle ou plombs…), la distance de tir. Une lésion par arme à feu peut  
comporter un orifice d’entrée et un orifice de sortie ou seulement un  
orifice d’entrée lorsque le projectile n’est pas ressorti. La taille de l’ori-  
fice d’entrée n’est pas liée à la gravité des lésions internes.  
PLAIE À RISQUE TÉTANIGÈNE  
Si la plaie est à risque tétanigène (présence de particules de terre, fracture  
ouverte), le statut vaccinal du patient doit être contrôlé. L’interrogatoire  
n’étant pas viable dans ces situations, un test de dépistage rapide des anti-  
corps antitétaniques peut être réalisé aux urgences (en concertation avec  
le laboratoire de biologie), permettant de connaître la protection du  
patient. Devant une plaie à risque tétanigène et un patient non protégé,  
une immunoprophylaxie et un vaccin antitétanique doivent être réalisés  
aux urgences.  
Premiers gestes – Questions au patient  
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Interrogatoire  
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La menace persiste-t-elle ?  
La victime a-t-elle perdu connaissance ?  
A-t-elle beaucoup saigné ?  
La victime sait-elle quels types de violence elle a subis ?  
La victime veut-elle prévenir un proche, la police ou la gendarmerie ?  
De quoi se plaint-elle ?  
La victime souffre-t-elle beaucoup ? A-t-elle besoin d’un traitement  
antalgique ?  
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Quel est son statut vaccinal ?  
Existe-t-il une grossesse ?  
Quels sont les antécédents ?  
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Victime de violences (généralités)  
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Premiers gestes  
•
Évaluer les lésions et leurs répercussions sur l’état général de la victime.  
Il en découle des gestes de première urgence, l’indication d’une oxygé-  
nothérapie, de la mise en position adaptée, d’une immobilisation selon  
les cas.  
•
–
Lors du temps de diagnostic et de soin, il y a surveillance et recherche  
des signes d’alarme :  
Respiration : gêne à l’inspiration et à l’expiration, rythme et amplitude  
anormaux, signes de lutte (tirage ou saturation d’oxygène en air  
ambiant inférieure à 90 %).  
–
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Circulation : absence de pouls (radial, fémoral ou carotidien) et carac-  
tère filant ou imprenable, mauvaise qualité de la circulation périphéri-  
que (refroidissement des extrémités, voire marbrures ou pâleur  
anémique).  
Conscience : ouverture des yeux, réponse verbale et réponse motrice ;  
éléments clés pour le score de Glasgow.  
Prise en charge – Bilans, traitement  
Pour toute plaie sanglante, le port des gants de la part des  
soignants est systématique en prévention des AES et pour des  
raisons médico-légales éventuelles (traces de poudre en cas de  
plaies par arme à feu).  
â?š
Bilans  
Bilan lésionnel médical  
Il est particulièrement attentif. Chez une victime inconsciente ou blessée  
par arme à feu, l’examen est systématiquement effectué sur une personne  
entièrement dénudée. Au mieux, pour le bilan lésionnel, une prise de pho-  
tographies peut être réalisée simultanément aux premiers soins indispen-  
sables pour la victime.  
Bilan traumatique médical  
Un bilan traumatique complet s’impose pour mettre en route le traitement  
approprié et pour établir un bilan lésionnel correct.  
Si des bilans complémentaires sont nécessaires, il est indispensable  
de poser rapidement une voie veineuse périphérique.  
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Prise en charge des plaies  
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Les plaies craniocérébrales sont particulièrement graves. Chez une vic-  
time consciente ou comateuse, le bilan initial comporte la recherche  
de :  
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l’état pupillaire ;  
un éventuel déficit ;  
une notion d’intervalle libre.  
Les plaies abdominales se compliquent de deux risques :  
–
infection pour les viscères creux : surveillance de la température, des  
signes fébriles ;  
–
hémorragie pour les organes pleins : surveillance des constantes cardio-  
circulatoires (FC, PA) répétée, pratique de l’Hémocue répétée pour  
rechercher un syndrome hémorragique et évaluer son importance.  
Les lésions des membres associent des complications nerveuses, osseu-  
ses, cutanées, des parties molles et vasculaires :  
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risques hémorragiques, ischémiques, Å“démateux et infectieux ;  
recherche des pouls périphériques (lésions vasculaires) ;  
recherche de déficit moteur ou sensitif (lésions nerveuses).  
Les plaies thoraciques peuvent occasionner plusieurs complications :  
–
plaie soufflante : à colmater immédiatement par compresses fixées par  
bande élastique ;  
–
–
pneumothorax ;  
épanchement péricardique avec risque de tamponnade et d’arrêt car-  
diaque.  
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–
Les lésions maxillo-faciales présentent :  
des risques infectieux et hémorragiques dus à la riche vascularisation de  
la face ;  
–
des risques asphyxiques dus au sang, à la salive, aux fragments osseux  
et dentaires pouvant obstruer les voies respiratoires ;  
des lésions nerveuses en raison de la riche innervation faciale.  
Les lésions du cou présentent des risques principaux de trois ordres :  
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•
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–
–
vasculaire en raison de la proximité des gros vaisseaux ;  
respiratoire en raison du passage des voies aériennes supérieures ;  
neurologique si la moelle épinière est lésée.  
La mesure des paramètres essentiels (pouls, pression artérielle,  
température, oxymétrie transcutanée) est systématique et doit  
être répétée régulièrement tout au long des soins ou des examens  
diagnostiques.  
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Victime de violences (généralités)  
La victime est également une victime souffrante. L’évaluation et le  
traitement de la douleur font partie intégrante de la prise en  
charge de la victime de violence aux urgences.  
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Prise en charge psychologique  
•
Évaluer la nécessité d’un entretien avec un psychologue ou un psychia-  
tre. Le proposer le cas échéant.  
•
Informer sur les associations de victimes.  
Surveillance – Évaluation  
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•
•
•
Outre la surveillance des constantes vitales et l’évaluation des traite-  
ments institués, le rôle infirmier ne doit pas négliger l’empathie pour la  
victime.  
La bonne gestion du trauma, les mesures d’antisepsie et d’antibiopro-  
phylaxie, le traitement de la douleur en cas de lésions ouvertes sont pri-  
mordiales dans la prise en charge de toute victime de violences.  
L’infirmier(e) et l’ensemble de l’équipe soignante veillent à assurer la fil-  
tration des contacts (physiques et téléphoniques) avec le patient selon  
le souhait qu’il a exprimé.  
Le rôle infirmier est aussi un rôle de conseil pour les démarches à entre-  
prendre, si la victime peut le faire elle-même, ou de relais par le biais du  
signalement, décidé après discussion avec les membres de l’équipe  
médicale et soignante au sein des urgences.  
DISPOSITIONS LÉGALES  
La démarche inï¬?rmière est de veiller à ce que la victime, à l’issue des soins,  
dispose de tous les éléments nécessaires pour déposer plainte.  
L’inï¬?rmier(e) doit renseigner la victime sur les formalités utiles pour dépo-  
ser plainte ou faire signaler les violences, dans le respect des conditions  
légales.  
La gravité des violences est jugée par durée d’incapacité totale (au sens  
pénal) qui n’est pas un arrêt de travail mais qui juge de la gêne réelle et  
totale à faire les gestes de la vie courante, comme se vêtir, faire sa toilette,  
s’habiller, se nourrir. Par exemple, si la durée d’ITT (au sens pénal) occasion-  
née par des violences est supérieure à huit jours sur le certiï¬?cat établi,  
l’auteur des violences peut être jugé en tribunal correctionnel et risque  
trois ans d’emprisonnement et 45 000 â‚¬ d’amende.  
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Victime de violences (généralités)  
Fiche 80, Maltraitance : dépistage et conduite à tenir aux urgences.  
Fiche 83, Victime adulte de violences sexuelles.  
Fiche 84, Violences sexuelles chez l’enfant et l’adolescent de moins de  
1
5 ans  
Fiche 107, Douleur (évaluation de la –).  
Fiche 108, Douleur (traitement de la –).  
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