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Complément  
Le complément (C) est un ensemble d’une vingtaine de protéines,  
impliquées dans la réponse immunitaire. Ces protéines sont synthé-  
tisées par le foie, circulent dans le plasma à l’état inactif, et sont  
activées en cascade (d’une manière assez comparable aux protéines  
de la coagulation).  
Le système du complément est activé selon deux voies, la voie clas-  
sique, découverte la première, et la voie alterne. La voie alterne,  
déclenchée directement par les micro-organismes, constitue une  
première ligne de défense, agissant avant l’apparition des anti-  
corps. La voie classique contribue à l’action des anticorps.  
Les protéines de la voie classique et du complexe lytique sont dési-  
gnées numériquement de C1 à C9, dans l’ordre de leur découverte.  
Sont surtout dosés C3 et C4.  
Les protéines de la voie alterne sont désignées par des lettres capi-  
tales : P (properdine), facteur D, facteur B, etc.  
L’activation du complément est contrôlée par plusieurs inhibiteurs.  
Parmi eux figure l’inhibiteur de C1 (C1-INH).  
Prélèvementꢀ  
BH  
U Prélever sur EDTA. Envoyer sans délai au laboratoire, dans  
de la glace.  
Dosage  
Le complément total est mesuré par une méthode «fonctionnelle»  
qui utilise la propriété qu’a le complément de lyser les hématies  
recouvertes d’anticorps. Le complément hémolytique 50 (CH ) est  
50  
la quantité de sérum qui lyse 50 % des hématies.  
Le dosage pondéral des différentes fractions du complément  
peut être effectué à la demande, certains dans des laboratoires  
spécialisés.  
Les résultats sont souvent exprimés en pourcentage de la valeur  
normale.  
Valeursꢀusuelles  
(
À titre indicatif)  
Complément total, CH50  
5 à 100 U/mL  
C3 :  
B
C
D
E
:
2
0,8 à 1,6 g/L  
C4 :  
0,2 à 0,5 g/L  
F
Interprétation  
G
H
I
La synthèse du complément est augmentée dans toute maladie  
inflammatoire, et au cours de la grossesse (voir Inflammation).  
Cette augmentation n’a aucune spécificité.  
En clinique, seule est recherchée une diminution du complément,  
parce qu’elle témoigne de la formation de complexes immuns.  
J
Déficits acquis  
K
L
Un déficit acquis s’observe dans la plupart des maladies liées à la  
formation de complexes immuns circulants. Il est principalement  
recherché au cours de glomérulonéphrites et du lupus.  
M
N
O
P
Glomérulonéphrites  
Au cours des glomérulonéphrites aiguës post-infectieuses (post-  
streptococcique) le complément total et C3 sont effondrés. La  
guérison s’accompagne du retour à la normale du complément.  
C’est surtout dans les glomérulonéphrites membrano-proli-  
fératives primitives (GNMP) que la baisse du complément est  
recherchée.  
Q
R
S
Dans les GNMP de type I, la chute du complément total est incons-  
tante, portant sur C3 et C4, ce qui suggère une activation de la voie  
classique.  
T
Dans les GNMP de type II le complément total est constamment  
abaissé; la baisse du C3 est isolée, et profonde. Un autoanticorps  
activant la voie alterne, le facteur néphritique (C3-Nef), est présent  
dans le sérum.  
U
V
W
X
Y
Z
Lupus érythémateux aigu disséminé  
Le complément total, les fractions C3 et C4 sont abaissées dans le  
lupus, en particulier lorsqu’il se complique d’atteinte rénale.  
C’est le signe d’une forme active, tandis que le retour à la normale  
du complément annonce la guérison d’une poussée.  
Licence enqc-186-318067-000000085383 accordée le 29 juin 2011 à  
BOHAWES  
Déficits héréditaires  
Déficits en facteurs du complément  
Des déficits congénitaux se révèlent par des syndromes lupiques avec  
importantes lésions cutanées (déficit en C2) ou par une prédisposi-  
tion aux infections à Neisseria (N. meningitidis et N. gonorrhoeæ).  
Déficits en inhibiteurs  
Le déficit en C1-INH est responsable de lœdème angioneurotique  
héréditaire.  
Cette maladie rare se traduit par des œdèmes sous-cutanés ou sous-  
muqueux à répétition des membres, de la sphère ORL. Elle est grave  
en raison du risque d’œdème mortel de la glotte qu’elle comporte.