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Bilans et  
Protocoles  
En médecine, un bilan consiste stricto sensu à comparer des entrées  
et des sorties. C’est ainsi que peut être effectué un bilan sodique,  
en comparant les prises alimentaires de sel et les pertes urinaires de  
sodium, ou encore un bilan calcique.  
L’habitude s’est cependant prise d’appeler «bilan» la réalisation  
d’un ensemble d’examens destinés à explorer les grandes fonc-  
tions d’un organe. Ainsi parle-t-on de «bilan» hépatique, rénal ou  
osseux.  
Le terme a l’inconvénient d’être imprécis, car il peut comprendre  
des examens différents d’une équipe à l’autre. Il a aussi l’inconvé-  
nient de devenir systématique et d’aboutir à une multiplication de  
dosages à la fois inutiles et sources d’erreurs de raisonnement.  
Il a néanmoins été adopté ici car il est aujourd’hui très usité dans la  
pratique médicale. Le lecteur est prié toutefois de ne considérer ces  
bilans que comme des listes indicatives qui ne peuvent en aucun cas  
se substituer à l’examen et au raisonnement clinique.  
Bilan d’une anémie  
NFS et numération des plaquettes.  
Réticulocytes.  
Anémie microcytaire  
Fer sérique.  
Capacité totale de fixation de la transferrine (CTF).  
Coefficient de saturation de la transferrine (CSTf).  
Protéines de l’inflammation.  
Ferritine.  
Électrophorèse de l’hémoglobine.  
Anémie normocytaire régénérative  
Bilirubine non conjuguée.  
Haptoglobine.  
Morphologie des globules rouges.  
Pyruvate kinase érythrocytaire.  
Glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD).  
Test de Coombs.  
Anémie non régénérative  
Folates.  
Vitamine B12.  
Licence enqc-186-318067-000000085383 accordée le 29 juin 2011 à  
BOHAWES  
Anticorps anti-facteur intrinsèque.  
Créatinine.  
Gamma-glutamyl transpeptidases (γ  G T).  
Lymphocytes T CD4 (T4).  
Myélogramme.  
Bilan biologique d’un diabète  
Équilibre glycémique  
Glucose à jeun.  
Glycosurie.  
Hémoglobine glyquée.  
Facteurs de risques  
LDL-cholestérol.  
Triglycérides.  
Complications  
Microalbuminurie.  
Créatinine.  
Examen cytobactériologique des urines (ECBU).  
Bilan biologique d’une grossesse  
Au 1er trimestre  
Groupe ABO, Rhésus.  
Recherche d’agglutinines irrégulières (RAI).  
7
8
VDRL et TPHA .  
Sérologies de la rubéole et de la toxoplasmose sauf si immunité  
antérieure prouvée.  
Protéinurie et glycosurie.  
Sérologie HIV.  
Dosage des marqueurs sériques de trisomie 21 entre quatorze et  
dix-sept semaines d’aménorrhée (SA).  
7
Venereal disease research laboratory, méthode de sérodiagnostic de la  
syphilis.  
8
Treponema pallidum hemagglutination assay.  
e
e
Aux 2 et 3 trimestres  
Protéinurie et glycosurie tous les mois.  
Sérologie de la toxoplasmose tous les mois si non immunisée.  
e
e
e
RAI aux 6 , 8 et 9 mois si Rhésus négatif.  
e
Numération globulaire, plaquettes (6 mois).  
Recherche de l’antigène HBs.  
Avant l’accouchement  
Recherche du portage périnatal du streptocoque B par un écouvillon.  
Bilan hépatique  
Recherche d’une cytolyse  
Transaminases : alanine-aminotransférase (ALAT), aspartate-  
aminotransférase (ASAT).  
Lactates déshydrogénases (LDH).  
Ornithine carbanyl transférase (OCT).  
Recherche d’une cholestase  
Gamma-glutamyl transpeptidases (γGT).  
Phosphatases alcalines (PAL).  
5’ nucléotidase.  
Recherche d’une insuffisance hépatocellulaire  
Albumine sérique.  
Temps de Quick (taux de prothrombine [TP]).  
Fibrinogène.  
Facteurs V, VII et X.  
Recherche d’une inflammation  
Électrophorèse des protéines sériques (EPS).  
Recherche d’une infection virale  
Anticorps anti-VHA de classe IgM.  
Antigènes HBs, HBe, anticorps anti-HBc de classe IgM.  
Anticorps anti-HBs, anticorps anti-HBe.  
ADN du virus de l’hépatite B.  
Anticorps anti-VHC.  
ARN du virus de l’hépatite C.  
Bilan d’une inflammation  
Dosage des protéines de l’inflammation  
Protéine C réactive (CRP).  
Orosomucoïde.  
Haptoglobine.  
Fibrinogène.  
Ferritine.  
Divers  
Numération-formule sanguine (NFS).  
Vitesse de sédimentation.  
Bilan lipidique ou exploration d’une anomalie  
lipidique (Afssaps)  
Dosages :  
du cholestérol total.  
des triglycérides.  
du HDL-cholestérol.  
Calcul du LDL-cholestérol par la formule de Friedwald  
cholestérol total (…)  triglycérides (g/L)  
LDL cholestérol (g/L) =  
5
soit :  
cholestérol total (…)  triglycérides (mmol/L)  
LDL cholestérol (mmol/L) =  
2,2  
Bilan prétransfusionnel  
Recherche d’antécédents transfusionnels  
Transfusions de produits sanguins labiles.  
Transfusions compliquées (syndrome frissons hyperthermie,  
hémolyse).  
Transfusions inefficaces.  
Grossesses.  
Groupage ABO  
Sur deux prélèvements.  
Deux techniques différentes sur chaque prélèvement :  
Beth-Vincent (épreuve globulaire);  
Simonin (épreuve plasmatique).  
Détermination du groupe Rhésus D ou d  
Recherche d’agglutinines irrégulières (RAI)  
Sérologie VIH, hépatites B et C  
(
Accord du patient nécessaire.)  
Détermination du phénotype complet  
Si le patient :  
est un polytransfusé;  
est traité pour une hémopathie maligne;  
est traité pour une anémie chronique.  
Juste avant la transfusion  
Vérification :  
du groupe du patient (carte) et du groupe de la poche (étiquette);  
du groupe du patient et du groupe de la poche par la méthode de  
Beth-Vincent (archiver le résultat dans le dossier médical).  
Bilan rénal  
Créatinine.  
Clairance calculée de la créatinine.  
Ionogramme sanguin.  
Protéinurie.  
Examen cytobactériologique des urines (ECBU).  
En cas d’insuffisance rénale  
Numération-formule sanguine (NFS).  
Phosphore.  
Calcium sanguin.  
Parathormone (PTH).  
En cas de protéinurie  
Électrophorèse des protéines sériques.  
Immuno-électrophorèse urinaire.  
Complément.  
Bilan d’une thrombophilie  
La recherche d’une thrombophilie biologique est recommandée en  
cas de thrombose veineuse profonde avant 45 ans ou de thrombose  
veineuse profonde après 50 ans sans facteur favorisant évident (chirur-  
gie, cancer) ou encore en cas de thrombose superficielle récidivante.  
Elle n’est pas nécessaire en cas de thrombose veineuse après 50 ans  
s’il existe des facteurs favorisants.  
Elle est indiquée avant toute contraception ou pour la première  
grossesse chez les femmes ayant un antécédent familial de throm-  
bose veineuse profonde ou d’embolie pulmonaire avant 50 ans.  
Elle n’est pas indiquée avant une contraception orale en l’absence  
d’antécédents familiaux.  
Dans un premier temps  
Dosage, sur le même prélèvement, de l’antithrombine, de la pro-  
téine C, de la protéine S ainsi que la recherche d’une résistance à  
la protéine C activée (RPCa).  
Dans un second temps  
Mutation G20210A du gène de la prothrombine.  
Mutation du facteur V de Leiden.  
Les examens doivent être réalisés loin d’un accident thromboembo-  
lique et de tout traitement anticoagulant.  
Bilan d’une insuffisance antéhypophysaire  
ou d’un adénome antéhypophysaire)  
(
Exploration de l’axe thyréotrope  
Dosage de T4.  
TSH «ultrasensible» (TSHu).  
Épreuve à la TRH.  
Exploration de l’axe corticotrope  
Dosage de cortisol à 8 h.  
Cortisol urinaire libre.  
Cycle nycthéméral du cortisol.  
ACTH plasmatique.  
(Aldostérone plasmatique) (normale).  
Test au synacthène ordinaire.  
Exploration de l’axe gonadotrope  
Dosage de l’estradiol.  
Testostérone.  
FSH, LH.  
Exploration de l’axe somatotrope  
Test à la GH-RH.  
Exploration de l’axe lactotrope  
Dosage de la prolactine.  
Test à la TRH.  
Protocoles  
Test à la dexaméthasone  
Ce test de freinage rapide de l’axe corticotrope est réalisé chez les  
patients présentant des signes cliniques et/ou biologiques d’hyper-  
cortisolisme (syndrome de Cushing)  
Sevrage alcoolique chez les éthyliques, une semaine avant les  
dosages.  
Rassurer le patient pour éviter le stress.  
L’interroger sur une prise éventuelle de corticoïdes.  
Prélèvement sanguin à J0 à 8 h du matin sur un patient au repos  
pour dosage sérique du cortisol de base (tube sec), éventuellement  
de l’ACTH (tube EDTA).  
Prise à 23 h, avant le coucher, de deux comprimés de Dectancyl à  
0,5 mg.  
Prélèvement sanguin : réaliser un dosage du cortisol à 8 h du matin  
le lendemain (J1) pour dosage du cortisol et ACTH.  
Le test est positif si le cortisol de J1 est < 36 ng/mL  
ou 100 nmol/L  
Test respiratoire à l’urée marquée  
Ce test est destiné  
à rechercher une infection gastrique à  
Helicobacter pylori.  
Le kit nécessaire au test respiratoire à l’urée est vendu en pharma-  
cie. Le patient l’achète et se présente pour l’examen; il doit être à  
jeun depuis plus de 6 h.  
À T0 l’infirmière fait souffler le patient dans des récipients choisis  
en fonction de la méthode de mesure utilisée : deux tubes en verre  
pour la spectrométrie de masse, un sac pour la spectrométrie d’ab-  
sorption dans l’infrarouge.  
Elle fait boire sans attendre le repas d’épreuve et la solution d’urée  
marquée (le repas d’épreuve permet d’assurer une meilleure diffu-  
sion de l’urée dans l’estomac et d’augmenter le temps de contact  
entre H. pylori et l’urée). Elle note l’heure.  
À T +30 min elle recueille à nouveau l’air expiré dans les mêmes  
conditions que précédemment (deux tubes ou un sac).  
Les récipients de prélèvement et la feuille d’information sont  
envoyés dans leur emballage d’origine au laboratoire qualifié pour  
le dosage.  
Test au synacthène immédiat  
Ce test est destiné à évaluer la capacité sécrétoire de la corticosurrénale  
Patient à jeun depuis la veille au soir, au repos, rassuré (le stress  
modifie les résultats).  
À T0 (8 h le matin) : prise de sang pour dosage de base du corti-  
sol, et éventuellement 17 hydroxyprogestérone, 11 désoxycortisol,  
21 désoxycortisol, delta-4-androstènedione.  
Immédiatement après : injection IM ou IV d’une ampoule de 0,25 mg  
de synacthène immédiat.  
À T +30 min et +60 min : prélèvement pour dosage après stimulation.  
La réponse est normale si la cortisolémie augmente de 50  
à 100 % avec un pic de 550 nmol/L au moins  
Test à la TRH  
Ce test explore la sécrétion de prolactine et cherche à différencier  
adénome et hyperprolactinisme. Il est également utilisé pour met-  
tre en évidence une hypersécrétion de GH  
Patient à jeun depuis 12 h n’ayant pris ni thé ni café, au repos.  
À T -15 min et à T0 : prise de sang pour dosages de TSH, prolactine  
et éventuellement GH, sur tube sec.  
Injection IV lente d’une ampoule de 2 mL de Stimu-TSH, soit 250 µg  
2
(
200 µg/m de surface corporelle).  
À T +15, T +30, T +60, T +90 et T +120 min : prise de sang pour dosa-  
ges de TSH, prolactine et éventuellement GH.  
La réponse est normale si la concentration de prolactine  
double entre 15 et 30 min avec un pic disparaissant  
après 90 min  
La réponse est exagérée dans les hyperprolactinémies fonctionnel-  
les; elle est absente en cas d’adénome.  
Dans l’acromégalie la TRH stimule la sécrétion de GH alors qu’elle  
est sans effet chez le sujet sain.