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Lymphocytes (phénotypage des)  
Lymphocytes CD4 et CD8  
Les lymphocytes comprennent  
les lymphocytes B, issus de la moelle osseuse et dont la fonction  
principale est de sécréter des anticorps;  
les lymphocytes T, issus eux aussi de la moelle mais passés par le  
thymus, et chargés principalement de la destruction des cellules.  
Les lymphocytes portent à leur surface des molécules membranai-  
res susceptibles d’être reconnues par des anticorps spécifiques. Ces  
antigènes de surface (ce sont des antigènes puisqu’ils sont détec-  
tés par des anticorps) sont détectés par des anticorps monoclonaux  
spécifiques. Ils sont appelés CD (pour cluster of differenciation) et  
sont numérotés. Ils permettent de classer les lymphocytes en T et B,  
et à l’intérieur de ces deux groupes, en plusieurs sous-populations.  
Dans le sang normal la population lymphocytaire T est majoritaire  
(
75 % des lymphocytes), exprimant toujours l’antigène CD3. Les  
lymphocytes T se répartissent en deux sous populations : lympho-  
cytes T amplificateurs de la réponse immune (ou helpers) portant  
l’antigène CD4, lymphocytes T suppresseurs (ou killers) portant  
l’antigène CD8.  
Les lymphocytes B sont reconnus grâce à leurs antigènes communs  
dits Pan B (CD19 et CD20). D’autres antigènes caractérisent des sous-  
populations B (CD21 et CD22) ou des lymphocytes B activés (CD23).  
Indications  
Diagnostic des leucémies et lymphomes chroniques de type B sur-  
tout en complément de l’analyse morphologique.  
Suivi des patients infectés par le VIH.  
Prélèvement  
H
Sang veineux sur anticoagulant.  
Moelle osseuse prélevée par ponction sternale.  
Méthode  
Après lyse des globules rouges, les différentes populations lympho-  
cytaires sont marquées par des anticorps monoclonaux liés à un  
fluorochrome. Les cellules fluorescentes sont ensuite comptées en  
cytométrie en flux (CMF). Les appareils actuels permettent d’analy-  
ser plusieurs marqueurs à la fois, de cibler l’analyse sur des cellules  
de taille et de morphologie définies.  
B
C
D
E
Valeurs usuelles  
Lymphocytes T (CD3) :  
0 à 80 % des lymphocytes circulants (1000 à 3000/mm )  
lymphocytes T4 (CD4) :  
3
6
2
4
/3 des lymphocytes T  
0 à 50 % des lymphocytes circulants (plus de 1500/mm )  
3
F
lymphocytes T8 (CD8) :  
G
1
2
/3 des lymphocytes T  
0 à 30 % des lymphocytes (moins de 1000/mm )  
3
Lymphocytes B (CD19) :  
0 à 15 % des lymphocytes (200 à 500/mm )  
I
3
1
Les résultats sont mieux exprimés en valeur absolue afin de tenir  
compte des variations de la numération lymphocytaire.  
J
K
L
Se méfier de possibles variations au cours du nycthémère (faire les  
prélèvements aux mêmes heures) ou d’un jour à l’autre (ne pas hési-  
ter à refaire la mesure).  
M
N
O
P
Interprétation  
Déficits immunitaires  
Un important déficit en lymphocytes B et IgG s’observe dans l’agam-  
maglobulinémie liée à l’X (maladie de Bruton) caractérisée par des  
infections à répétition après la première année.  
Q
R
S
Des déficits en cellules T s’observent dans des déficits immuni-  
taires congénitaux comme le syndrome de DiGeorge (absence  
de thymus, malformations cardiaques, dysmorphies faciales) ou  
l’ataxie-télangiectasie (déficit immunitaire mixte sévère portant sur-  
tout sur l’immunité humorale et ataxie cérébelleuse progressive).  
T
U
V
W
X
Y
Z
Leucémies  
Parmi les leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL), celles de type B  
(
développées à partir de blastes B) expriment généralement les  
antigènes CD19, CD22, et l’antigène CALLA (CD10) de surface. Elles  
peuvent être guéries chez l’enfant dans 80 % des cas.  
En revanche, les LAL de type T expriment les antigènes CD3, CD5 et  
CD7, diversement associés. Elles ont un pronostic plus favorable que  
les LAL de type B chez l’adulte, alors que c’est l’inverse chez l’enfant  
de plus d’un an.  
Dans les leucémies lymphoïdes chroniques, la population lympho-  
cytaire B exprime des antigènes CD19 et CD20 ainsi que des mar-  
queurs inhabituels (CD5, CD23).  
Infection à VIH  
Le VIH a pour cible les lymphocytes T4. Il les pénètre, s’y développe  
et finalement les fait éclater avant de se répandre dans le sang.  
L’infection se caractérise donc par une diminution progressive des  
cellules CD4.  
3
Lorsque les lymphocytes T4 < 300/mm , la possibilité de développer  
un sida dans les deux ans est de 80 %.  
Le nombre de CD4 est corrélé avec l’apparition des infections oppor-  
tunistes. C’est ainsi qu’apparaissent :  
la tuberculose et le sarcome de Kaposi entre 500 et 200 CD4/µl;  
la pneumocystose entre 200 et 100 CD4/µl;  
la toxoplasmose cérébrale au-dessous de 100 CD4/µl;  
les infections à cytomégalovirus (CMV), les mycobactérioses et la  
leuco-encéphalopathie multifocale progressive (LEMP) au-dessous  
de 50 CD4/µl.  
Quelques marqueurs des lymphocytes  
Antigènes  
CD24  
CD20  
CD19  
CD10  
CD8  
Cellules  
Lymphocytes B  
Cellules pré-B et lymphocytes B  
Lymphocytes B  
Précurseurs B  
Lymphocytes T  
Lymphocytes T  
Cellules T  
CD4  
CD2