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Protéinurie
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C
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Tant que les glomérules sont intacts les protéines du plasma ne pas-
sent pas dans les urines et il n’y a pas plus de 150 mg de protéines
dans les urines de 24 h.
La présence permanente de protéines en quantités supérieures tra-
duit des lésions glomérulaires le plus souvent, tubulaires parfois.
Elle a une grande valeur sémiologique.
F
G
Indications
•
•
•
Dépistage systématique.
Recherche de la cause d’œdèmes,
I
Surveillance d’une grossesse, d’une hypertension artérielle.
J
Bandelettes réactives
La recherche d’une protéinurie utilise des bandelettes réactives
K
L
(
type Albustix) imprégnées de bleu de bromophénol. Cet indica-
teur coloré vire du jaune au vert en présence de protéines. Une
échelle de couleurs permet une estimation semi-quantitative de
la protéinurie. Pour obtenir une réponse fiable, la bandelette doit
être immergée pendant un temps bref dans une urine fraîchement
émise.
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P
Les résultats sont exprimés en croix (+), de 0 à ++++, une croix cor-
respondant approximativement à 300 mg/L d’albumine.
Q
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S
La bandelette urinaire ne détecte pas les chaînes légères d’immu-
noglobulines, et se positive anormalement lorsque les urines sont
basiques (pH > 8).
Dosage de la protéinurie des 24 h
Toute protéinurie dépistée lors d’un examen par bandelette urinaire
devrait être confirmée par un dosage de la protéinurie des 24 h.
T
U
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Y
Z
Le dosage de la protéinurie se fait sur les urines des 24 h.
La technique du recueil des urines des 24 h doit être expliquée au patient :
•
•
vider la vessie le matin au lever, aux toilettes;
à partir de ce moment, recueillir les urines de toutes les mictions dans
un récipient propre, soigneusement rincé;
•
le lendemain matin, au lever, vider la vessie dans le récipient.
Valeurs usuelles
Le résultat est toujours exprimé en débit : g/24 h ou mg/min et non
en g/L.
La protéinurie est dite «physiologique» lorsqu’elle est :
< ꢀ1 50ꢀmg/24ꢀhꢀ(0,1ꢀmg/min)
Une protéinurie est qualifiée de :
•
•
•
faible lorsqu’elle est :
ꢀ1 ꢀg/24ꢀh
<
moyenne lorsqu’elle est :
entreꢀ1ꢀetꢀ3ꢀg/24ꢀh
abondante lorsqu’elle est :
> ꢀ3 ꢀg/24ꢀh
> ꢀ5 0ꢀmg/kg/24ꢀhꢀchezꢀl’enfant
Interprétation
Protéinuriesꢀintermittentes
Certaines protéinuries surviennent de façon transitoire au décours
d’un effort physique, d’un état fébrile, d’un coup de chaleur,
d’une poussée d’insuffisance cardiaque ou sous l’influence de
l’orthostatisme.
Le caractère orthostatique d’une protéinurie doit être confirmé
par un dosage de la protéinurie sur des urines recueillies en posi-
tion couchée après un repos en décubitus strict de plusieurs heures.
La raison de cette anomalie bénigne qui frappe des sujets jeunes
longilignes et hyperlordotiques est inconnue. Elle nécessite une
surveillance, mais n’implique aucun traitement. La fonction rénale
reste normale.
Protéinuriesꢀpermanentes
Une protéinurie permanente traduit une atteinte rénale.
Protéinuriesꢀglomérulaires
Les protéines glomérulaires sont habituellement abondantes (>3 g/
24 h).
Si la protéinurie est >3 g/24 h, et s’il existe en outre une hypoalbu-
minémie <30 g/L, elle s’intègre dans le cadre d’un syndrome néphro-
tique (voir encadré ci-dessous).
Si la protéinurie, brutalement apparue, s’associe à une hématurie
des œdèmes, une HTA, elle s’intègre dans le cadre d’un syndrome
néphrétique aigu.
Une protéinurie modérée (< 2 g/24 h) peut également être le
signe d’une glomérulonéphrite si elle s’associe à une hématurie
microscopique.
B
C
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E
L’électrophorèse des urines permet de distinguer protéinuries sélec-
tives et non sélectives :
•
une protéinurie est «sélective» lorsqu’elle est composée de peti-
tes molécules : albumine surtout et globulines de faible poids
moléculaire;
•
une protéinurie est «non sélective» lorsqu’à l’albumine s’ajou-
tent de grosses molécules comme les immunoglobulines.
F
G
Les protéinuries sélectives correspondent à des lésions glomérulai-
res peu importantes, les protéinuries non sélectives à des lésions
glomérulaires graves.
I
L’existence d’une protéinurie glomérulaire est une indication à pra-
tiquer une ponction-biopsie rénale, du moins chez l’adulte. La biop-
sie rénale précisera la forme histologique de la glomérulonéphrite
et son pronostic.
J
K
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Protéinuriesꢀtubulaires
Les protéinuries tubulaires généralement peu abondantes et asso-
ciées souvent à une leucocyturie sont constituées de protéines de
faible poids moléculaire filtrées par le glomérule et incomplètement
réabsorbées par le tubule. Les protéinuries tubulaires s’observent
dans les tubulopathies congénitales, les néphrites interstitielles, les
pyélonéphrites chroniques, les reins polykystiques.
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Protéinuriesꢀglobuliniques
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S
Une protéinurie faite de globulines, est due au passage dans les urines
de chaînes légères kappa ou lambda des immunoglobulines (protéine
de Bence-Jones), au cœur d’un myélome ou de certains lymphomes.
Elle est de mauvais pronostic.
La présence de chaînes légères dans les urines est détectée par
l’électrophorèse qui met en évidence un pic étroit. La nature mono-
clonale du pic est précisée par immunofixation.
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Syndrome néphrotique
Un syndrome néphrotique est facile à reconnaître devant des œdèmes blancs
mous prenant le godet, une forte protéinurie (> 3 g/24 h) et une hypoalbu-
binémie (<30 g/L). Une hypogammaglobulinémie est habituelle alors que
les α2 globulines sont augmentées. Une hyperlipidémie est fréquente Le syn-
drome néphrotique fait courir le risque de thromboses veineuses à cause de
la baisse de la concentration plasmatique de l’AT et de la protéine S dont la
fuite urinaire accompagne celle de l’albumine.
Les syndromes néphrotiques de l’enfant sont dus à une «néphrose lipoïdi-
que» ou glomérulonéphrite à lésions glomérulaires minimes (ou à une hyali-
nose glomérulaire et focale qui est peut-être la même maladie). Chez l’adulte
la cause la plus fréquente de syndrome néphrotique est la glomérulonéphrite
extramembraneuse.