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ACLASTA®


acide zolédronique

FORMES et PRÉSENTATIONS

Solution pour perfusion IV à 5 mg (limpide et incolore) : Flacon de 100 ml, boîte unitaire.


COMPOSITION

 p flacon
Acide zolédronique (DCI) anhydre 
5 mg
(sous forme monohydratée : 5,330 mg/flacon)
Excipients : mannitol, citrate de sodium, eau ppi.

Chaque ml de la solution contient 0,05 mg d'acide zolédronique anhydre, correspondant à 0,0533 mg d'acide zolédronique monohydraté.


INDICATIONS

  • Traitement de :
    • l'ostéoporose post-ménopausique,
    • l'ostéoporose masculine,
    chez les patients à risque élevé de fractures, notamment chez les patients ayant eu une fracture de hanche récente secondaire à un traumatisme modéré.
  • Traitement de l'ostéoporose associée à une corticothérapie au long cours par voie générale :
    • chez les femmes ménopausées,
    • chez les hommes,
    à risque élevé de fractures.
  • Traitement de la maladie de Paget chez les adultes.

POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION

Posologie :

Pour le traitement de l'ostéoporose post-ménopausique, de l'ostéoporose masculine, et le traitement de l'ostéoporose associée à une corticothérapie au long cours par voie générale, la dose recommandée est une perfusion intraveineuse de 5 mg d'Aclasta, administrée une fois par an.

Chez les patients ayant eu une fracture de hanche récente secondaire à un traumatisme modéré, il est recommandé de réaliser l'administration d'Aclasta 2 semaines ou plus après l'intervention sur la fracture (cf Pharmacodynamie).

Pour la maladie de Paget, Aclasta doit uniquement être prescrit par des médecins expérimentés dans le traitement de cette pathologie. La dose recommandée est une unique perfusion intraveineuse de 5 mg d'Aclasta. Répétition du traitement de la maladie de Paget : aucune donnée spécifique n'est disponible concernant un traitement répété. Il a été observé une période de rémission prolongée chez les patients répondeurs au traitement de la maladie de Paget après une unique administration d'Aclasta.

Néanmoins, un traitement répété par Aclasta peut être envisagé chez les patients qui ont rechuté, en fonction de l'élévation des phosphatases alcalines sériques, chez les patients qui n'ont pas obtenu une normalisation des phosphatases alcalines sériques, ou chez les patients ayant des symptômes, tels que dicté par la pratique médicale (cf Pharmacodynamie).

Les patients doivent être correctement hydratés avant l'administration d'Aclasta. Cela est particulièrement important pour les patients âgés et les patients qui reçoivent un traitement diurétique.

Un apport adapté en calcium et vitamine D est recommandé simultanément à l'administration d'Aclasta. De plus, chez les patients atteints de la maladie de Paget, il est fortement conseillé d'administrer une supplémentation adaptée en calcium correspondant à un apport en calcium-élément d'au moins 500 mg deux fois par jour, pendant au moins les 10 jours suivant l'administration d'Aclasta (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).

Chez les patients ayant eu une fracture de hanche récente secondaire à un traumatisme modéré, il est recommandé d'administrer une dose de charge de 50 000 à 125 000 UI de vitamine D par voie orale ou intramusculaire, avant la 1re perfusion d'Aclasta.

L'incidence des effets indésirables survenant dans les trois premiers jours suivant l'administration d'Aclasta peut être diminuée en administrant du paracétamol ou de l'ibuprofène après l'administration d'Aclasta.

Patients insuffisants rénaux :
Aclasta ne doit pas être utilisé chez les patients dont la clairance de la créatinine est < 35 ml/min (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
Aucun ajustement de la dose n'est nécessaire chez les patients dont la clairance de la créatinine est >= 35 ml/min.
Patients insuffisants hépatiques :
Aucun ajustement de la dose n'est nécessaire (cf Pharmacocinétique).
Patients âgés (>= 65 ans) :
Aucun ajustement de la dose n'est nécessaire puisque la biodisponibilité, la distribution et l'élimination ont été similaires chez les patients âgés et chez les patients plus jeunes.
Population pédiatrique :
La sécurité et l'efficacité d'Aclasta chez les enfants et les adolescents de moins de 18 ans n'ont pas été établies.
Coût d'un flacon : 410,04 euro(s).
Mode d'administration :

Voie intraveineuse.

Aclasta (5 mg dans 100 ml de solution prête à l'emploi) est administré par voie de perfusion et donné à un taux de perfusion constant. Le temps de la perfusion ne doit pas être inférieur à 15 minutes.

Pour des informations sur la perfusion d'Aclasta, cf Modalités de manipulation et d'élimination.


CONTRE-INDICATIONS

  • Hypersensibilité à la substance active, à d'autres bisphosphonates ou à l'un des excipients.
  • Patients ayant une hypocalcémie (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
  • Grossesse ou allaitement (cf Grossesse et Allaitement).

MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D'EMPLOI

Une altération de la fonction rénale a été observée après l'administration d'Aclasta (cf Effets indésirables), particulièrement chez les patients présentant une altération rénale préexistante ou d'autres facteurs de risques comme un âge avancé, la prise concomitante de médicaments néphrotoxiques ou de diurétiques (cf Interactions) ou en cas de déshydratation survenant après l'administration d'Aclasta.
L'insuffisance rénale nécessitant une dialyse ou ayant une issue fatale est rarement survenue chez les patients présentant une altération de la fonction rénale sous-jacente ou avec un des facteurs de risque décrits ci-dessous.
Les précautions suivantes doivent être prises en compte afin de minimiser le risque d'effets indésirables rénaux :
  • La clairance de la créatinine doit être mesurée avant chaque administration d'Aclasta.
  • Aclasta ne doit pas être utilisé chez les patients dont la clairance de la créatinine est < 35 ml/min (cf Pharmacocinétique).
  • L'élévation transitoire de la créatininémie peut être plus importante chez les patients ayant une altération de la fonction rénale préexistante.
  • La surveillance de la créatinine sérique doit être envisagée chez les patients à risque.
  • Aclasta doit être utilisé avec précaution lorsqu'il est utilisé de façon concomitante avec des médicaments susceptibles d'altérer la fonction rénale (cf Interactions).
  • Les patients, en particulier les patients âgés et ceux recevant un traitement diurétique, doivent être correctement hydratés avant l'administration d'Aclasta.
  • La dose unique d'Aclasta ne doit pas excéder 5 mg et la durée de la perfusion doit être au minimum de 15 minutes (cf Posologie et Mode d'administration).
Une hypocalcémie préexistante doit être traitée par des apports appropriés de calcium et de vitamine D avant l'instauration du traitement par Aclasta (cf Contre-indications). Les autres troubles du métabolisme des minéraux doivent également être traités de manière efficace (par exemple hypoparathyroïdie, malabsorption intestinale du calcium). Une surveillance clinique de ces patients devra être envisagée par le prescripteur.
Un remodelage osseux élevé est l'une des caractéristiques de la maladie de Paget. En raison du délai d'action rapide de l'acide zolédronique sur le remodelage osseux, une hypocalcémie transitoire, parfois symptomatique, peut se produire et atteint généralement une valeur maximale dans les 10 premiers jours suivant l'administration d'Aclasta (cf Effets indésirables).
Un apport adapté en calcium et en vitamine D est recommandé simultanément à l'administration d'Aclasta. De plus, chez les patients atteints de la maladie de Paget, il est fortement conseillé d'administrer des suppléments appropriés de calcium correspondant à un apport en calcium-élément d'au moins 500 mg deux fois par jour pendant au moins 10 jours suivant l'administration d'Aclasta (cf Posologie et Mode d'administration).
Les patients doivent être informés sur les symptômes caractérisant l'hypocalcémie et faire l'objet d'une surveillance clinique appropriée pendant la période à risque. Il est recommandé de mesurer la calcémie avant la perfusion d'Aclasta chez les patients atteints de la maladie osseuse de Paget.
Des douleurs osseuses, articulaires et/ou musculaires sévères et parfois invalidantes ont été rarement rapportées chez les patients traités par des bisphosphonates, y compris Aclasta (cf Effets indésirables).
Aclasta contient la même substance active qu'un médicament utilisé en oncologie, Zometa (acide zolédronique). Un patient traité par Zometa ne doit pas être traité par Aclasta.
Ostéonécrose de la mâchoire : une ostéonécrose de la mâchoire a été rapportée principalement chez des patients atteints d'un cancer et traités notamment par des bisphosphonates, y compris l'acide zolédronique. La plupart de ces patients recevaient aussi une chimiothérapie et des corticoïdes. La majorité des cas rapportés ont été associés à des interventions dentaires telles qu'une extraction dentaire. Plusieurs présentaient des signes d'infection localisée, y compris une ostéomyélite. Un examen dentaire avec des soins dentaires préventifs appropriés devra être pris en considération avant l'instauration d'un traitement par bisphosphonates chez des patients présentant des facteurs de risque associés (par exemple, cancer, chimiothérapie, corticoïdes ou mauvaise hygiène buccale). Au cours du traitement, ces patients devraient éviter dans la mesure du possible toute intervention dentaire invasive. Pour les patients qui développent une ostéonécrose de la mâchoire au cours d'un traitement par bisphosphonates, une chirurgie dentaire peut aggraver cette atteinte. Pour les patients nécessitant des interventions dentaires, il n'y a pas de donnée disponible suggérant que l'arrêt du traitement par bisphosphonates diminuerait le risque d'ostéonécrose de la mâchoire. L'appréciation clinique du médecin traitant devrait orienter la prise en charge de chaque patient en se basant sur l'évaluation individuelle du rapport bénéfice/risque.

INTERACTIONS

Aucune étude d'interaction avec d'autres médicaments n'a été réalisée. L'acide zolédronique n'est pas métabolisé par voie systémique et n'interagit pas avec les enzymes du cytochrome P450 humain in vitro (cf Pharmacocinétique). L'acide zolédronique ne se lie pas fortement aux protéines plasmatiques (liaison d'environ 43 à 55 %) ; les interactions résultant du déplacement de médicaments à forte liaison protéique sont donc peu probables.
L'acide zolédronique est éliminé par excrétion rénale. La prudence est requise en cas d'administration concomitante d'Aclasta et de médicaments susceptibles d'affecter de manière significative la fonction rénale (par exemple, aminosides ou diurétiques susceptibles de provoquer une déshydratation) : cf Mises en garde et Précautions d'emploi.
Chez les patients présentant une altération de la fonction rénale, l'exposition systémique aux médicaments concomitants principalement excrétés par le rein peut être augmentée.

GROSSESSE et ALLAITEMENT

Grossesse :

Il n'existe pas de données suffisamment pertinentes concernant l'utilisation de l'acide zolédronique chez la femme enceinte. Des études effectuées chez l'animal avec l'acide zolédronique ont mis en évidence une toxicité sur la reproduction, dont des malformations (cf Sécurité préclinique). Le risque potentiel sur l'être humain n'est pas connu.


Allaitement :

L'excrétion de l'acide zolédronique dans le lait maternel n'est pas connue. Aclasta est contre-indiqué pendant la grossesse et chez la femme qui allaite (cf Contre-indications).

Femmes en âge d'avoir des enfants :

Aclasta n'est pas recommandé chez les femmes en âge de procréer.


Fécondité :

L'acide zolédronique a été étudié chez les rats pour les effets indésirables potentiels sur la fertilité des parents et de la génération F1. Ceci a donné lieu à des effets pharmacologiques exacerbés qui ont été considérés comme liés à l'inhibition du composé responsable de la mobilisation du calcium du squelette, induisant une hypocalcémie pendant ou autour de la période de l'accouchement, un effet de classe des bisphosphonates, une dystocie et une fin anticipée de l'étude. Ainsi, ces résultats empêchent la détermination d'un effet définitif d'Aclasta sur la fertilité chez les humains.



CONDUITE et UTILISATION DE MACHINES

Des effets indésirables tels que des vertiges peuvent affecter la capacité à conduire ou à utiliser des machines, bien qu'aucune étude spécifique n'ait été réalisée.

EFFETS INDÉSIRABLES

Le pourcentage global de patients qui ont présenté des effets indésirables survenant après l'administration était de 44,7 %, 16,7 % et 10,2 % après la première, deuxième et troisième perfusion respectivement. L'incidence individuelle de ces effets indésirables après la première administration était : fièvre (17,1 %), myalgie (7,8 %), syndrome pseudogrippal (6,7 %), arthralgie (4,8 %) et céphalée (5,1 %). L'incidence de ces effets a diminué nettement avec les doses successives annuelles d'Aclasta. La majorité de ces effets est survenue dans les trois premiers jours suivant l'administration d'Aclasta, a été d'intensité légère à modérée et a disparu dans les trois jours suivant leur survenue.
Le pourcentage de patients présentant des effets indésirables était respectivement de 19,5 %, 10,4 %, 10,7 % après la première, deuxième et troisième perfusion, dans une étude de plus petite taille où le traitement symptomatique décrit ci-dessous avait été utilisé.
L'incidence des effets indésirables survenant dans les trois premiers jours suivant l'administration d'Aclasta peut être diminuée en administrant du paracétamol ou de l'ibuprofène peu après l'administration d'Aclasta si nécessaire (cf Posologie et Mode d'administration).
Dans l'étude pivot Horizon-PFT (ostéoporose post-ménopausique ; cf Pharmacodynamie), l'incidence globale des fibrillations auriculaires a été de 2,5 % (96 des 3862) et de 1,9 % (75 des 3852) chez les patients recevant respectivement Aclasta et le placebo. Le taux de fibrillations auriculaires classées comme événements indésirables graves était de 1,3 % (51 sur 3862) chez les patientes traitées par Aclasta comparé à 0,6 % (22 sur 3852) chez les patientes recevant le placebo. Le mécanisme de l'augmentation de cette incidence des fibrillations auriculaires n'est pas connu.
Dans les études Horizon-PFT et Horizon-RFT (étude après fracture de hanche), l'incidence globale des fibrillations auriculaires a été comparable entre le groupe Aclasta (2,6 %) et le groupe placebo (2,1 %). L'incidence globale des fibrillations auriculaires rapportées comme événement indésirable grave était de 1,3 % pour le groupe Aclasta et de 0,8 % pour le groupe placebo.
Les effets indésirables du tableau 1 sont listés selon la classification des classes de systèmes d'organes MedDRA et par catégorie de fréquence. Les catégories de fréquences sont définies en utilisant la convention suivante : très fréquent (>= 1/10) ; fréquent (>= 1/100, < 1/10) ; peu fréquent (>= 1/1000, < 1/100) ; rare (>= 1/10 000, < 1/1000) ; très rare (< 1/10 000) ; fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles). Au sein de chaque fréquence de groupe, les effets indésirables sont présentés suivant un ordre décroissant de gravité.
Tableau 1 :
Infections et infestationsPeu fréquent : Grippe, rhinopharyngite
Affections hématologiques et du système lymphatiquePeu fréquent : Anémie
Affections du système immunitaireFréquence indéterminée* : Réactions d'hypersensibilité incluant de rares cas de bronchoconstriction, urticaire et angioedème, et de très rares cas de réaction ou de choc anaphylactique
Troubles du métabolisme et de la nutritionFréquent : Hypocalcémie**
Peu fréquent : Anorexie, diminution de l'appétit
Affections psychiatriquesPeu fréquent : Insomnie
Affections du système nerveuxFréquent : Céphalées, vertiges
Peu fréquent : Léthargie, paresthésies, somnolence, tremblements, syncope, dysgueusie
Affections oculairesFréquent : Hyperémie oculaire
Peu fréquent : Conjonctivite, douleur oculaire
Rare : Uvéite, épisclérite, iritis
Fréquence indéterminée* : Sclérite et inflammation oculaire
Affections de l'oreille et du labyrinthePeu fréquent : Vertiges
Affections cardiaquesFréquent : Fibrillation auriculaire
Peu fréquent : Palpitations
Affections vasculairesPeu fréquent : Hypertension, bouffées vasomotrices
Fréquence indéterminée* : Hypotension (chez les patients présentant des facteurs de risque sous-jacents)
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinalesPeu fréquent : Toux, dyspnée
Affections gastro-intestinalesFréquent : Nausées, vomissements, diarrhées
Peu fréquent : Dyspepsie, douleur abdominale haute, douleur abdominale, reflux gastro-oesophagien, constipation, sécheresse buccale, oesophagite, douleur dentaire, gastrite***
Affections de la peau et du tissu sous-cutanéPeu fréquent : Éruption cutanée, hyperhidrose, prurit, érythème
Affections musculosquelettiques et systémiquesFréquent : Myalgies, arthralgies, douleurs osseuses, douleurs rachidiennes, douleurs au niveau des extrémités
Peu fréquent : Cervicalgies, raideur musculosquelettique, gonflement articulaire, spasmes musculaires, douleurs de l'épaule, douleurs thoraciques musculosquelettiques, douleurs musculosquelettiques, raideur articulaire, arthrite, faiblesse musculaire
Fréquence indéterminée* : Ostéonécroses de la mâchoire (cf Mises en garde et Précautions d'emploi, Effets indésirables : effets de classe)
Affections du rein et des voies urinairesPeu fréquent : Augmentation de la créatinémie, pollakiurie, protéinurie
Fréquence indéterminée* : Altération de la fonction rénale. Des cas d'altération de la fonction rénale nécessitant une dialyse et de rares cas ayant eu une issue fatale ont été rapportés chez les patients présentant une altération rénale préexistante ou d'autres facteurs de risques tels que la prise concomitante de médicaments néphrotoxiques, d'un traitement diurétique ou en cas de déshydratation survenant après la perfusion (cf Mises en garde et Précautions d'emploi, Effets indésirables : effets de classe)
Troubles généraux et anomalies au site d'administrationTrès fréquent : Fièvre
Fréquent : Syndrome pseudogrippal, frissons, fatigue, asthénie, douleurs, malaise, réaction au site de perfusion
Peu fréquent : OEdème périphérique, soif, réaction inflammatoire aiguë, douleur thoracique d'origine non cardiaque
Fréquence indéterminée* : Déshydratation secondaire à des symptômes post-administration tels que fièvre, vomissements et diarrhées
InvestigationsFréquent : Augmentation de la protéine C réactive
Peu fréquent : Hypocalcémie

*  Basé sur des données après commercialisation. La fréquence ne peut pas être estimée à partir des données disponibles.

**  Fréquent en cas de maladie de Paget uniquement. Pour l'hypocalcémie, voir ci-dessous.

***  Observé chez des patients prenant un traitement corticoïde concomitant.
Effets de classe :
Altération de la fonction rénale :
L'acide zolédronique a été associé à une altération de la fonction rénale se manifestant sous forme d'une détérioration de la fonction rénale (c'est-à-dire, augmentation de la créatininémie) et dans de rares cas insuffisance rénale aiguë. Une altération de la fonction rénale a été observée après l'administration d'acide zolédronique, en particulier chez les patients présentant une altération rénale préexistante ou des facteurs de risque supplémentaires (par exemple patients âgés, chimiothérapie anticancéreuse, médicaments néphrotoxiques concomitants, traitement diurétique concomitant, déshydratation sévère, etc.). La majorité de ces patients ont reçu une dose de 4 mg toutes les 3 à 4 semaines, mais une anomalie de la fonction rénale a également été observée chez les patients ayant reçu une seule administration.
Au cours des études cliniques dans l'ostéoporose, les modifications de la clairance de la créatinine (mesurée chaque année avant l'injection) et l'incidence de l'insuffisance rénale étaient comparables dans les deux groupes de traitement (Aclasta et placebo) sur une période de 3 ans. Une augmentation transitoire de la créatininémie a été observée sur 10 jours chez 1,8 % des patientes traitées par Aclasta versus 0,8 % des patientes traitées par le placebo.
Hypocalcémie :
Au cours des études cliniques dans l'ostéoporose, environ 0,2 % des patientes ont présenté une diminution notable de la calcémie (moins de 1,87 mmol/l), suite à l'administration d'Aclasta. Aucun cas d'hypocalcémie symptomatique n'a été observé.
Au cours d'études menées chez des patients atteints de la maladie de Paget, une hypocalcémie symptomatique a été observée chez environ 1 % des patients. Chez tous les patients, l'hypocalcémie a été résolutive.
D'après l'évaluation des paramètres biologiques issue d'une vaste étude clinique, il a été observé des valeurs, transitoires et asymptomatiques, de calcémie inférieures aux valeurs normales de référence (moins de 2,10 mmol/l) chez 2,3 % des patients traités avec Aclasta comparé à 21 % des patients traités avec Aclasta dans les études de la maladie de Paget. La fréquence d'hypocalcémie était beaucoup moins élevée avec les perfusions suivantes.
Tous les patients ont reçu une supplémentation en vitamine D et en calcium : dans l'étude menée sur l'ostéoporose post-ménopausique (étude PFT), dans l'étude sur la prévention des fractures cliniques après fracture de hanche (étude RFT) ainsi que dans les études de la maladie de Paget (cf Posologie et Mode d'administration). Dans l'étude RFT, la majorité des patients a reçu une dose de charge en vitamine D avant l'administration d'Aclasta bien que le taux de vitamine D n'ait pas été mesuré de façon systématique (cf Posologie et Mode d'administration).
Réactions locales :
Au cours d'une vaste étude, des réactions locales au site de perfusion, telles qu'une rougeur, un gonflement et/ou une douleur (0,7 %), ont été observées après l'administration d'acide zolédronique.
Ostéonécrose de la mâchoire :
Des cas d'ostéonécrose (principalement de la mâchoire) ont été peu fréquemment rapportés, principalement chez des patients atteints d'un cancer et traités par bisphosphonates, dont l'acide zolédronique. Beaucoup d'entre eux présentaient des signes d'infection locale y compris une ostéomyélite. La majorité des cas concerne des patients atteints d'un cancer et ayant subi une extraction dentaire ou d'autres chirurgies dentaires. L'ostéonécrose de la mâchoire présente de multiples facteurs de risque bien documentés incluant le diagnostic d'un cancer, les traitements associés (par exemple, chimiothérapie, radiothérapie, corticothérapie) et des affections associées (par exemple, anémie, troubles de la coagulation, infection, maladie buccale préexistante). Bien que la causalité ne puisse être établie, il est prudent d'éviter une chirurgie dentaire dont la guérison pourrait être retardée (cf Mises en garde et Précautions d'emploi). Au cours d'une vaste étude clinique réalisée chez 7736 patientes, une ostéonécrose de la mâchoire a été observée chez une patiente traitée par Aclasta et chez une patiente traitée par le placebo. Dans les deux cas, l'évolution a été favorable.

SURDOSAGE

L'expérience clinique dans le cas d'intoxication aiguë est limitée. Les patients ayant reçu une dose supérieure à la dose recommandée doivent être surveillés attentivement. En cas de surdosage entraînant une hypocalcémie cliniquement significative, la réversibilité peut être obtenue par l'administration d'un supplément de calcium oral et/ou une perfusion intraveineuse de gluconate de calcium.

PHARMACODYNAMIE

Classe pharmacothérapeutique : Médicaments pour le traitement des pathologies osseuses, bisphosphonates (code ATC : M05BA08).

Mécanisme d'action :
L'acide zolédronique appartient à la classe des bisphosphonates azotés ; il agit principalement sur l'os. C'est un inhibiteur de la résorption osseuse médiée par les ostéoclastes.
Effets pharmacodynamiques :
L'action sélective des bisphosphonates sur l'os est basée sur leur forte affinité pour l'os minéralisé.
La principale cible moléculaire de l'acide zolédronique dans l'ostéoclaste est l'enzyme farnésyl pyrophosphate synthétase. La longue durée d'action de l'acide zolédronique s'explique par son affinité élevée de liaison pour le site actif de la farnésyl pyrophosphate (FPP) synthétase et sa forte affinité de liaison pour l'os minéral.
Le traitement par Aclasta réduit rapidement la vitesse de renouvellement osseux, à partir de taux post-ménopausiques élevés. Les valeurs minimales s'observent après 7 jours pour les marqueurs de résorption, et après 12 semaines pour les marqueurs de formation. Ensuite, les marqueurs osseux se stabilisent dans la gamme des valeurs préménopausiques. Aucune réduction progressive des marqueurs de remodelage osseux n'a été observée en cas d'administration annuelle répétée.
Efficacité clinique dans le traitement de l'ostéoporose post-ménopausique (PFT) :
L'efficacité et la sécurité d'emploi d'Aclasta 5 mg une fois par an pendant 3 années consécutives ont été démontrées chez des femmes ménopausées (7736 femmes âgées de 65 à 89 ans) ayant soit une densité minérale osseuse (DMO) équivalente à un T-score du col du fémur <= - 1,5 et au moins deux fractures vertébrales légères ou une modérée prévalentes, soit un T-score du col du fémur <= - 2,5, avec ou sans fracture vertébrale prévalente. 85 % des patients n'avaient jamais reçu de bisphosphonates. Les femmes qui ont fait l'objet d'une évaluation pour l'incidence des fractures vertébrales n'ont reçu aucun traitement anti-ostéoporotique concomitant, alors que ces traitements étaient autorisés chez les femmes ayant participé aux évaluations des fractures de hanche et de toutes les fractures cliniques. Les traitements anti-ostéoporotiques concomitants incluaient calcitonines, raloxifène, tamoxifène, traitement hormonal de substitution, tibolone, mais excluaient les autres bisphosphonates. Toutes les femmes ont reçu 1000 à 1500 mg de calcium-élément et 400 à 1200 UI de vitamine D quotidiennement.
Effets sur les fractures vertébrales morphométriques :
Aclasta a réduit significativement l'incidence d'une nouvelle fracture vertébrale ou plus, sur une période de 3 ans, et ceci dès la première année (voir tableau 2).
Tableau 2 : Efficacité sur les fractures vertébrales à 12, 24 et 36 mois
RésultatAclasta (%)Placebo (%)Réduction absolue de l'incidence des fractures en % (IC)Réduction relative de l'incidence des fractures en % (IC)
Au moins une nouvelle fracture vertébrale (0-1 an)1,53,72,2 (1,4-3,1)60 (43-72)*
Au moins une nouvelle fracture vertébrale (0-2 ans)2,27,75,5 (4,4-6,6)71 (62-78)*
Au moins une nouvelle fracture vertébrale (0-3 ans)3,310,97,6 (6,3-9,0)70 (62-76)*
*  p < 0,0001
Chez les patientes âgées de 75 ans et plus traitées par Aclasta, une réduction de 60 % du risque de fracture vertébrale a été observée en comparaison aux patientes sous placebo (p < 0,0001).
Effets sur les fractures de hanche :
Une réduction significative de 41 % du risque de fractures de hanche a été observée sous Aclasta, sur une période de 3 ans (IC à 95 %, 17 % à 58 %). Le taux d'incidence des fractures de hanche était de 1,44 % chez les patients traités par Aclasta par rapport à 2,49 % chez les patientes traitées par placebo. La réduction du risque a été de 51 % chez les patientes n'ayant jamais pris de bisphosphonates et de 42 % chez les patientes qui avaient pris un traitement anti-ostéoporotique concomitant.
Effets sur toutes les fractures cliniques :
Toutes les fractures cliniques ont été vérifiées par radiographie. Le tableau 3 présente une synthèse des résultats.
Tableau 3 : Comparaisons des traitements concernant l'incidence des fractures cliniques sur une période de 3 ans
RésultatAclasta (N = 3875) incidence (%)Placebo (N = 3861) incidence (%)Réduction absolue sur l'incidence des fractures en % (IC)Réduction relative sur l'incidence des fractures en % (IC)
Toute fracture clinique(1)8,412,84,4 (3,0 ; 5,8)33 (23 ; 42)**
Fracture vertébrale clinique(2)0,52,62,1 (1,5 ; 2,7)77 (63 ; 86)**
Fracture non vertébrale(1)8,010,72,7 (1,4 ; 4,0)25 (13 ; 36)*
*  p-value < 0,001
**  p-value < 0,0001
(1)  A l'exclusion des fractures des doigts, des orteils et des os de la face.
(2)  Y compris fractures cliniques dorsales et fractures cliniques vertébrales lombaires.
Effet sur la densité minérale osseuse (DMO) :
Par rapport au placebo, Aclasta a augmenté significativement la DMO au rachis lombaire, à la hanche et au radius distal, à chaque mesure (6, 12, 24 et 36 mois). Sur une période de 3 ans l'augmentation de la DMO du groupe Aclasta par rapport au groupe placebo a été de 6,7 % au rachis lombaire, de 6,0 % au fémur total, de 5,1 % au col fémoral et de 3,2 % au radius distal.
Histologie osseuse :
Un an après l'administration de la troisième dose annuelle, des biopsies osseuses ont été effectuées au niveau de la crête iliaque chez 152 patientes atteintes d'ostéoporose post-ménopausique traitées par Aclasta (n = 82) ou par placebo (n = 70). L'analyse histomorphométrique a révélé une réduction de 63 % du remodelage osseux. Chez les patientes traitées par Aclasta, il n'a pas été observé d'ostéomalacie, de fibrose médullaire ou de formation d'os tissé. Le marquage à la tétracycline a été détecté sur les 82 biopsies, à l'exception d'une, chez les patientes traitées par Aclasta. L'analyse par microtomodensitométrie (µCT) a révélé une augmentation du volume osseux trabéculaire et une préservation de l'architecture de l'os trabéculaire chez les patientes traitées par Aclasta par rapport aux patientes recevant le placebo.
Marqueurs de renouvellement osseux :
Les phosphatases alcalines spécifiques osseuses (PASO), les taux sériques du propeptide N-terminal du collagène de type I (P1NP) et les taux sériques de bêta-C-télopeptides (ß-CTx) ont été évalués à intervalles réguliers au cours de l'étude dans des sous-groupes incluant 517 à 1246 patientes. A 12 mois, le traitement par une dose annuelle de 5 mg d'Aclasta a réduit significativement les PASO de 30 % par rapport aux valeurs initiales et à 36 mois cette réduction s'est maintenue à 28 % en dessous des valeurs initiales. A 12 mois, le P1NP a été réduit significativement de 61 % par rapport aux valeurs initiales et à 36 mois cette réduction s'est maintenue à 52 % en dessous des valeurs initiales. A 12 mois, les taux de ß-CTx ont été réduits significativement de 61 % par rapport aux valeurs initiales et à 36 mois cette réduction s'est maintenue à 55 % en dessous des valeurs initiales. Pendant toute cette période, les marqueurs de remodelage osseux se situaient dans la gamme des valeurs préménopausiques à la fin de chaque année. Une administration répétée n'a pas entraîné une réduction supplémentaire des marqueurs du remodelage osseux.
Effet sur la taille :
Au cours de l'étude sur 3 ans dans l'ostéoporose post-ménopausique, la taille a été mesurée annuellement en utilisant un stadiomètre. Le groupe Aclasta a montré une perte de taille moindre de 2,5 mm environ par rapport au placebo (IC à 95 % : 1,6 mm, 3,5 mm [p < 0,0001]).
Jours d'incapacité :
Aclasta a réduit significativement le nombre moyen de jours d'activité limitée et de jours d'alitement du fait de douleurs rachidiennes de 17,9 jours par rapport à 11,3 jours dans le groupe placebo. Aclasta a également réduit significativement le nombre moyen de jours d'activité limitée et de jours d'alitement du fait de fractures de 2,9 jours par rapport à 0,5 jour dans le groupe placebo (p < 0,01 pour toutes les valeurs).
Efficacité clinique dans le traitement de l'ostéoporose chez les patients à risque élevé de fractures après une fracture de hanche récente (RFT) :
L'incidence des fractures cliniques, incluant les fractures vertébrales, non vertébrales et les fractures de hanche a été évaluée chez 2127 hommes et femmes âgés de 50 à 95 ans (âge moyen 74,5 ans) ayant une fracture de hanche récente, secondaire à un traumatisme modéré (dans les 90 jours) et suivis sous traitement pendant environ 2 ans. Environ 42 % des patients avaient un T-score au col fémoral inférieur à - 2,5 et 45 % des patients avaient un T-score au col fémoral supérieur à - 2,5. Aclasta a été administré une fois par an au moins jusqu'à ce que 211 patients dans la population aient une fracture clinique confirmée. Les taux de vitamine D n'étaient pas mesurés en routine mais une dose de charge en vitamine D (50 000 à 125 000 UI par voie orale ou intramusculaire) était donnée à la plupart des patients 2 semaines avant la perfusion. Tous les patients ont reçu 1000 à 1500 mg de calcium-élément et 800 à 1200 UI de vitamine D par jour. 95 % d'entre eux ont reçu leur perfusion 2 semaines ou plus après intervention sur la fracture. Le délai médian de perfusion était d'environ 6 semaines après l'intervention. Le critère principal d'efficacité était l'incidence des fractures cliniques pendant toute la durée de l'étude.
Effets sur toutes les fractures cliniques :
Les taux d'incidence des fractures cliniques sont présentés dans le tableau 4.
Tableau 4 : Comparaisons des traitements concernant l'incidence des fractures cliniques
RésultatAclasta (N = 1065) incidence (%)Placebo (N = 1062) incidence (%)Réduction absolue sur l'incidence des fractures en % (IC)Réduction relative sur l'incidence des fractures en % (IC)
Toute fracture clinique(1)8,613,95,3 (2,3 ; 8,3)35 (16 ; 50)**
Fracture vertébrale clinique(2)1,73,82,1 (0,5 ; 3,7)46 (8 ; 68)*
Fracture non vertébrale(1)7,610,73,1 (0,3 ; 5,9)27 (2 ; 45)*
*  p-value < 0,05
**  p-value < 0,01
(1)  A l'exclusion des fractures des doigts, des orteils et des os de la face.
(2)  Y compris fractures cliniques vertébrales, dorsales et lombaires.
Cette étude n'était pas conçue pour montrer une différence significative sur les fractures de hanche mais une réduction sur les nouvelles fractures de hanche a été observée.
La mortalité toutes causes confondues a été de 10 % dans le groupe traité par Aclasta (101 patients) et de 13 % dans le groupe traité par placebo (141 patients). Ceci correspond à une réduction de 28 % de la mortalité, toutes causes confondues (p = 0,01).
L'incidence sur le retard de consolidation de la fracture de hanche a été comparable entre Aclasta (34 [3,2 %]) et le placebo (29 [2,7 %]).
Effets sur la densité minérale osseuse (DMO) :
Dans l'étude Horizon-RFT, le traitement par Aclasta a significativement augmenté la DMO au fémur total et au col fémoral comparé au placebo, à toutes les mesures. Une augmentation de 5,4 % au fémur total et de 4,3 % au col fémoral a été observée sous Aclasta, en comparaison au placebo durant les 24 mois.
Efficacité clinique chez les hommes :
Dans l'étude Horizon-RFT, 508 hommes ont été randomisés dans l'étude et 185 patients ont eu une évaluation de leur DMO à 24 mois. A 24 mois, une augmentation significative de 3,6 % de la DMO du fémur total a été observée chez les patients traités par Aclasta de façon similaire à celle observée dans l'étude Horizon-PFT chez les femmes ménopausées. L'étude n'était pas conçue pour montrer une réduction sur les fractures cliniques chez les hommes ; l'incidence des fractures cliniques a été de 7,5 % chez les hommes traités par Aclasta versus 8,7 % chez les hommes sous placebo.
Dans une autre étude réalisée chez les hommes (étude CZOL446M2308), à 24 mois, le pourcentage d'augmentation de la DMO au rachis lombaire après une perfusion annuelle d'Aclasta était non inférieur à celui observé après une prise hebdomadaire d'alendronate.
Efficacité clinique dans l'ostéoporose associée à une corticothérapie au long cours par voie générale :
L'efficacité et la sécurité d'Aclasta dans le traitement et la prévention de l'ostéoporose associée à une corticothérapie au long cours par voie orale a été évaluée dans une étude randomisée, multicentrique, en double-aveugle, stratifiée, contrôlée de 833 hommes et femmes âgés de 18 à 85 ans (âge moyen chez les hommes 56,4 ans ; pour les femmes 53,5 ans) traités avec 7,5 mg/jour de prednisone orale (ou équivalent). Les patients ont été stratifiés selon la durée d'utilisation des glucocorticoïdes avant randomisation (<= 3 mois versus > 3 mois). La durée de l'essai était de 1 an. Les patients ont été randomisés soit dans le groupe Aclasta 5 mg perfusion unique soit dans le groupe risédronate 5 mg/jour par voie orale pendant 1 an. Tous les patients ont reçu une supplémentation de 1000 mg de calcium-élément plus 400 à 1000 UI de vitamine D par jour. L'efficacité était démontrée si une non-infériorité par rapport au risédronate était montrée à 12 mois séquentiellement au regard du pourcentage de la DMO au rachis lombaire comparé à la normale dans les sous-groupes traitement et prévention respectivement. La majorité des patients a continué à recevoir une corticothérapie durant toute la durée de l'étude.
Effet sur la densité minérale osseuse :
L'augmentation de la DMO a été significativement plus importante dans le groupe traité par Aclasta au rachis lombaire et au col fémoral à 12 mois comparé au risédronate (tous p < 0,03). Dans le sous-groupe de patients recevant des glucorticoïdes pendant plus de 3 mois avant la randomisation, Aclasta a augmenté la DMO au rachis lombaire de 4,06 % versus 2,71 % pour le risédronate (différence moyenne : 1,36 % ; p < 0,001). Dans le sous-groupe de patients ayant reçu des glucorticoïdes pendant 3 mois ou moins avant la randomisation, Aclasta a augmenté la DMO au rachis lombaire de 2,60 % versus 0,64 % pour le risédronate (différence moyenne : 1,96 % ; p < 0,001). L'étude n'était pas conçue pour montrer une réduction sur les fractures cliniques par rapport au risédronate. L'incidence des fractures a été de 8 pour les patients traités par Aclasta versus 7 pour les patients traités par risédronate (p = 0,8055).
Efficacité clinique dans le traitement de la maladie de Paget :
Aclasta a été étudié chez des hommes et femmes âgés de plus de 30 ans atteints de la maladie de Paget principalement légère à modérée (taux médians de phosphatases alcalines sériques 2,6 à 3,0 fois la limite supérieure de la normale en fonction de l'âge à l'inclusion dans l'étude) et confirmée par radiographies.
L'efficacité d'une perfusion de 5 mg d'acide zolédronique versus 30 mg de risédronate par jour pendant 2 mois a été démontrée dans deux essais comparatifs de 6 mois. A 6 mois, Aclasta a montré des taux de réponse et de normalisation des phosphatases alcalines sériques (PAS) de 96 % (169/176) et 89 % (156/176) comparé à 74 % (127/171) et 58 % (99/171) pour le risédronate (p < 0,001 pour toutes les valeurs).
Avec les résultats regroupés, une diminution équivalente des scores de la sévérité de la douleur et du retentissement fonctionnel a été observée sur 6 mois par rapport à la situation initiale pour Aclasta et le risédronate.
Les patients classés comme répondeurs à la fin de l'étude principale de 6 mois ont été éligibles pour entrer dans la période prolongée de suivi. Sur 143 patients traités par Aclasta, 141 patients ont eu une réponse thérapeutique maintenue après une durée médiane de 18 mois de suivi à partir de la perfusion et sur 107 patients traités par le risédronate, 71 patients ont eu une réponse thérapeutique maintenue. Ceci correspond à une réduction du risque de rechute de 96 % pour les patients traités par Aclasta comparativement aux patients traités par risédronate.
L'histologie osseuse a été évaluée 6 mois après le traitement par 5 mg d'acide zolédronique chez 7 patients atteints de la maladie de Paget. Les résultats de la biopsie osseuse ont mis en évidence un os de qualité normale, sans signe d'altération du remodelage osseux et sans signe de défaut de minéralisation. Ces résultats étaient cohérents avec la normalisation du remodelage osseux mise en évidence par les marqueurs biochimiques osseux.
L'Agence européenne du médicament a accordé une dérogation à l'obligation de soumettre les résultats d'études réalisées avec Aclasta dans tous les sous-groupes de la population pédiatrique dans la maladie de Paget, l'ostéoporose post-ménopausique chez les femmes à risque élevé de fractures, l'ostéoporose chez les hommes à risque élevé des fractures et la prévention des fractures cliniques après une fracture de hanche chez les hommes et les femmes (pour les informations concernant l'usage pédiatrique : cf Posologie et Mode d'administration).

PHARMACOCINÉTIQUE

Des perfusions uniques et multiples de 5 et 15 minutes avec 2, 4, 8 et 16 mg d'acide zolédronique chez 64 patients ont généré les données pharmacocinétiques suivantes, qui se sont révélées indépendantes de la dose.

Après l'instauration de la perfusion d'acide zolédronique, les concentrations plasmatiques de la substance active ont augmenté rapidement, atteignant leur pic à la fin de la période de perfusion, suivi d'une diminution rapide inférieure à 10 % du pic après 4 heures et inférieure à 1 % du pic après 24 heures, suivi d'une période prolongée de concentrations très faibles ne dépassant pas 0,1 % des concentrations maximales.

L'acide zolédronique administré par voie intraveineuse est éliminé selon un processus triphasique : disparition biphasique rapide de la circulation systémique, avec des demi-vies t½alpha de 0,24 heure et t½ß de 1,87 heure, suivie d'une phase d'élimination prolongée avec une demi-vie d'élimination terminale t½gamma de 146 heures. Aucune accumulation de la substance active n'a été observée dans le plasma après l'administration de doses multiples tous les 28 jours. Les phases de distribution précoce (alpha et ß, avec les demi-vies t½ précisées ci-dessus) reflètent vraisemblablement une absorption rapide dans l'os et une excrétion par voie rénale.

L'acide zolédronique n'est pas métabolisé et est éliminé sous forme inchangée par voie rénale. Au cours des 24 premières heures, 39 % ± 16 de la dose administrée sont récupérés dans les urines, le reste de la dose se liant principalement au tissu osseux. Cette absorption dans l'os est fréquente pour tous les bisphosphonates et est vraisemblablement une conséquence de l'analogie structurelle avec le pyrophosphate. Comme avec les autres bisphosphonates, le temps de rétention dans l'os de l'acide zolédronique est très long. Il est ensuite libéré très lentement du tissu osseux dans la circulation systémique et éliminé par voie rénale. La clairance corporelle totale est de 5,04 l/h ± 2,5, elle est indépendante de la dose et n'est pas influencée par le sexe, l'âge, l'ethnie ou le poids corporel. La variation inter et intra-sujets de la clairance plasmatique de l'acide zolédronique a été respectivement de 36 % et de 34 %. L'augmentation de la durée de la perfusion de 5 à 15 minutes a entraîné une diminution de 30 % de la concentration d'acide zolédronique à la fin de la perfusion, mais elle n'a pas eu d'effet sur l'aire sous la courbe de la concentration plasmatique en fonction du temps.

Aucune étude d'interaction avec d'autres médicaments n'a été réalisée avec l'acide zolédronique. L'acide zolédronique n'étant pas métabolisé chez l'homme et la substance ayant peu ou pas d'activité inhibitrice des enzymes du cytochrome P450 par action directe et/ou par un mécanisme irréversible dépendant du métabolisme, il ne devrait pas réduire la clairance métabolique des substances métabolisées par les systèmes enzymatiques du cytochrome P450. L'acide zolédronique n'est pas fortement lié aux protéines plasmatiques (liaison d'environ 43 à 55 %) et la liaison est indépendante de la concentration. Les interactions résultant du déplacement des médicaments à forte liaison protéique sont donc peu probables.

Populations particulières (cf Posologie et Mode d'administration) :
La clairance rénale de l'acide zolédronique a été corrélée à la clairance de la créatinine, la clairance rénale représentant 75 % ± 33 de la clairance de la créatinine, avec une valeur moyenne de 84 ml/min ± 29 (extrêmes : 22 ml/min et 143 ml/min) chez les 64 patients étudiés. Les légères augmentations de l'ASC(0-24 h) observées, qui ont été d'environ 30 à 40 % chez les patients atteints d'insuffisance rénale légère à modérée par rapport aux patients avec une fonction rénale normale, et l'absence d'accumulation du médicament en cas d'administration de doses multiples, quelle que soit la fonction rénale, suggèrent qu'aucun ajustement de la dose d'acide zolédronique n'est nécessaire chez les patients atteints d'insuffisance rénale légère (ClCr = 50 à 80 ml/min) ou modérée en dessous d'une clairance de la créatinine de 35 ml/min. Les données disponibles dans l'insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 ml/min) étant limitées, aucune recommandation posologique ne peut être faite dans cette population.

SÉCURITE PRÉCLINIQUE

Toxicité aiguë :
La dose intraveineuse unique non létale la plus forte a été de 10 mg/kg de poids corporel chez la souris et de 0,6 mg/kg chez le rat. Dans les études de perfusion unique chez le chien, la dose de 1,0 mg/kg (6 fois l'exposition thérapeutique humaine recommandée sur la base de l'ASC) administrée en 15 minutes a été bien tolérée sans effets rénaux.
Toxicité subchronique et chronique :
Dans les études de perfusion intraveineuse, la tolérance rénale de l'acide zolédronique a été établie chez des rats ayant reçu 6 perfusions de 15 minutes de 0,6 mg/kg administrées à 3 jours d'intervalle (pour une dose cumulée correspondant à des niveaux d'ASC d'environ 6 fois l'exposition thérapeutique humaine), tandis que 5 perfusions intraveineuses de 15 minutes de 0,25 mg/kg administrées à intervalles de 2 à 3 semaines (pour une dose cumulée équivalant à 7 fois l'exposition thérapeutique humaine) ont été bien tolérées chez le chien. Dans les études de bolus intraveineux, la tolérance des doses a diminué avec la prolongation de la durée de l'étude : les doses de 0,2 et de 0,02 mg/kg par jour ont été bien tolérées pendant 4 semaines respectivement chez le rat et chez le chien, mais des doses de 0,01 mg/kg et 0,005 mg/kg seulement ont bien été tolérées respectivement chez le rat et chez le chien en cas d'administration pendant 52 semaines.
L'administration répétée à plus long terme pour des expositions cumulées dépassant sensiblement l'exposition maximale prévue chez l'homme a entraîné des effets toxicologiques au niveau d'autres organes, notamment des voies digestives et du foie, et au niveau du site d'administration. La pertinence clinique de ces observations n'est pas connue. L'observation la plus fréquente dans les études de doses répétées a consisté en une augmentation du tissu spongieux primaire dans les métaphyses des os longs chez les animaux en phase de croissance à presque toutes les doses, observation reflétant l'activité pharmacologique anti-résorptive du produit.
Toxicité sur la reproduction :
Des études de tératologie ont été réalisées dans deux espèces, à chaque fois par administration sous-cutanée. Une tératogénicité a été observée chez le rat aux doses >= 0,2 mg/kg et s'est manifestée par des malformations externes, viscérales et squelettiques. Une dystocie a été observée à la dose la plus faible étudiée chez le rat (0,01 mg/kg de poids corporel). Aucun effet tératogène ou embryofoetal n'a été observé chez le lapin, même si une toxicité maternelle prononcée a été observée à la dose de 0,1 mg/kg en raison de la diminution des taux de calcémie.
Mutagénicité et potentiel carcinogène :
L'acide zolédronique ne s'est pas avéré mutagène dans les tests de mutagénicité et les études de carcinogenèse n'ont mis en évidence aucun élément en faveur d'un potentiel carcinogène.

INCOMPATIBILITÉS

Ce médicament ne doit pas entrer en contact avec des solutions contenant du calcium. Aclasta ne doit pas être mélangé ou administré par voie intraveineuse avec d'autres médicaments.


MODALITÉS DE CONSERVATION

Durée de conservation avant ouverture :
3 ans.

Pas de précautions particulières de conservation.

Après ouverture du flacon :
24 heures entre 2 °C à 8 °C. D'un point de vue microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement. S'il n'est pas utilisé immédiatement, la durée et les conditions de conservation avant l'utilisation relèvent de la responsabilité de l'utilisateur et ne doivent normalement pas dépasser 24 heures entre 2 °C à 8 °C.

MODALITÉS MANIPULATION/ÉLIMINATION

Réservé à l'usage unique.

Tout produit non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur. Seule une solution limpide, exempte de particules et de coloration doit être utilisée.

Si la solution a été réfrigérée, il faut attendre qu'elle revienne à température ambiante avant de l'administrer. Des conditions d'asepsie doivent être respectées lors de la préparation de la perfusion.


PRESCRIPTION/DÉLIVRANCE/PRISE EN CHARGE

LISTE I
Médicament soumis à une surveillance particulière pendant le traitement.
AMMEU/1/05/308/001 ; CIP 3400936587113 (RCP rév 12.05.2010).
  
Prix :410.04 euros (flacon de 100 ml).

Remb Séc soc à 65 % dans les indications suivantes :

  • Traitement de l'ostéoporose post-ménopausique chez les patientes à risque élevé de fractures, notamment chez les patientes ayant eu une fracture de l'ESF récente secondaire à un traumatisme modéré :
    • chez les patientes ayant fait une fracture par fragilité osseuse ;
    • en l'absence de fracture, chez les femmes ayant une diminution importante de la densité osseuse (T score < - 3) ou ayant un T score <= - 2,5 associé à d'autres facteurs de risque de fracture en particulier, un âge > 60 ans, une corticothérapie systémique ancienne ou actuelle à une posologie >= 7,5 mg/jour d'équivalent prednisone, un indice de masse corporelle < 19 kg/m2, un antécédent de fracture de l'extrémité du col du fémur chez un parent du premier degré (mère), une ménopause précoce (avant l'âge de 40 ans).
  • Traitement de l'ostéoporose masculine chez les patients à risque élevé de fractures, notamment chez les patients ayant eu une fracture de l'extrémité supérieure du fémur (ESF) récente secondaire à un traumatisme modéré.
  • Traitement de l'ostéoporose associée à une corticothérapie au long cours par voie générale chez les femmes ménopausées et les hommes à risque élevé de fracture.
  • Traitement de la maladie de Paget.
Collect.

Titulaire de l'AMM : Novartis Europharm Limited, Wimblehurst Road, Horsham, West Sussex, RH12 5AB, Royaume-Uni.

Des informations détaillées sur ce médicament sont disponibles sur le site internet de l'Agence européenne du médicament : http://www.ema.europa.eu.


Novartis Pharma SAS
2-4, rue Lionel-Terray. 92500 Rueil-Malmaison
Tél : 01 55 47 60 00
Information et Communication Médicales :
Tél : 01 55 47 66 00 E-mail : icm.phfr@novartis.com
Site web : http://www.novartis.fr

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